Conférence de Tokyo en Afghanistan : Garder les droits humains au coeur des enjeux de développement

05/07/2012
Communiqué
en fa fr

A l’occasion de la conférence de Tokyo, la FIDH et Armanshahr Foundation/ OPEN ASIA appellent la communauté internationale à prendre des mesures immédiates afin de préserver et de consolider les avancées démocratiques accomplies depuis 2001, mais aussi de s’assurer que l’Afghanistan ne puisse revenir à un climat de violation systématique des droits humains et de répression. Le désengagement militaire de l’OTAN en Afghanistan fin 2014 ajouté à la présence croissante des talibans à des postes clés et au sein des institutions démontrent plus que jamais la fragilité de l’état de droit en Afghanistan, ainsi que le souligne le rapport conjoint de la FIDH et d’Armanshahr Foundation/OPEN ASIA “Human rights at a crossroads : The need for a rights-centred approach to peace and reconciliation in Afghanistan”.

La Conférence de Tokyo qui aura lieu le 8 juillet, rassemblera environ 70 pays et organisations internationales, avec pour objectif d’obtenir pour l’Afghanistan une assistance financière pour l’aide au développement et la sécurité de la part des donateurs internationaux pour la période postérieure à 2014. La conférence fait suite à la Conférence de Bonn organisée le 5 décembre 2011 et vise à traduire les engagements de l’année dernière en actions.

Plus de dix ans après la chute du régime Taliban, tout indique que le gouvernement afghan établi en décembre 2001, ainsi que la communauté internationale, n’ont pas été capables de renforcer les institutions démocratiques, de garantir la séparation des pouvoirs, d’établir un état de droit, d’éradiquer la corruption endémique, de mettre fin à l’impunité et de placer les droits humains au cœur du processus de réconciliation, de paix et de développement en Afghanistan.

Le développement économique de l’Afghanistan sera durable uniquement sur la base des principes d’équité et de justice dans la redistribution des ressources, et dans le respect des droits économiques, sociaux et culturels de tous les Afghans dans leur diversité. Les engagements de la communauté internationale à soutenir le développement de l’Afghanistan et d’apporter une aide humanitaire sont indispensables et doivent reposer sur le droit international des droits de l’Homme.

« Nous avons pris note des engagements à long-terme à propos du renforcement des capacités des forces de sécurité afghanes, annoncés lors du sommet de l’OTAN à Chicago en mai dernier ; de tels objectifs ne représentent toutefois qu’une pièce du puzzle permettant d’envisager la stabilisation future de l’Afghanistan, a déclaré Souhayr Belhassen, présidente de la FIDH. « Nous encourageons donc les États membres de l’OTAN et les autres pays donateurs à garantir que le retrait progressif des troupes internationales soit accompagné d’un plan ambitieux visant à sauvegarder les institutions démocratiques aujourd’hui en danger en Afghanistan, et basé sur la transparence et les mécanismes de contrôle clairement définis, a-t-elle ajouté.

« Les pays donateurs doivent soutenir avec vigueur la société civile encore fragile et la communauté des ONG en Afghanistan, y compris les organisations de défense des droits humains et les groupes de victimes, et s’assurer que l’aide au développement apporte les réponses appropriés aux besoins définis en consultation avec les acteurs de la société civile afghane, notamment les femmes. Ils doivent absolument entendre l’appel lancé par le peuple afghan, surtout les jeunes, en faveur de la justice et de la protection des processus démocratiques », a conclu Guissou Jahangiri, directrice exécutive d’Armanshahr Foundation/OPEN ASIA.

La FIDH et Armanshahr Foundation/OPEN ASIA ont soumis leurs recommandations au gouvernement afghan et la communauté internationale dans une lettre ouverte (en anglais).

La communiqué de presse est disponible en japonais

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