Une crise des droits humains sans précédent dans un contexte de violations répétées et historiques
La FIDH et ses organisations membres dénoncent depuis plusieurs années l’occupation, l’apartheid, la colonisation et les escalades militaires fréquentes qu’ont à endurer les Palestinien⋅nes. La situation du peuple palestinien est le produit d’une série de violation répétées du droit international et des droits humains par Israël. L’impunité pour les multiples crimes précédents n’a fait qu’aggraver la situation et nourrir les crimes suivants. À présent la FIDH accuse Israël de crimes de guerre, crimes contre l’humanité et crime de génocide envers le peuple palestinien et les résident⋅es de Gaza.
Les attaques du 7 octobre 2023 par des groupes armés palestiniens ont été un moment de rupture et ont provoqué une crise sans précédent. Cet évènement terrible a causé deuil et indignation pour les civil⋅es israélien⋅nes tué⋅es et pris⋅es en otage à travers le monde. Connaissances et membres de la FIDH ont été victimes de ces attaques et la fédération n’a cessé d’effectuer un plaidoyer ininterrompu pour la libération des otages. Ces actes nécessitent des enquêtes et poursuites indépendantes. En parallèle la campagne de représailles d’Israël s’est révélée d’une extrême violence et hors du respect du droit international dès ses premières heures. La FIDH est indignée par la façon dont nombre des défenseur⋅ses palestinen⋅nes ont été directement victimes des agissements d’Israël. La réponse du gouvernement et de l’armée israélienne a été à la fois inexcusable et criminelle en vertu du droit international. Des membres du gouvernements et hauts responsables israéliens se sont rendus coupables de propos à trahissant des intentions génocidaires à plusieurs reprise. La traduction de ces propos est la menace directe qui pèse sur l’entièreté du peuple palestinien de la bande de Gaza.
Les expert⋅es de la FIDH ont été mobilisé⋅es dès le début de la crise dans les médias pour décrypter la situation et plaider en faveur d’un cessez-le-feu :
11.10.2023 - France inter L’invité du 13/14 Léo Cans / Alexis Deswaef
12.10.2023 - Radio France Crime de guerre, terrorisme, attentat : quelle réalité juridique derrière les mots du conflit Israël-Hamas
17.10.2023 - Radio Orient Le journal en langue française du soir
18.10.2023 - France Info Conflit Israël-Hamas : "Il faut exiger de toutes les parties le respect du droit international humanitaire, qui protège les civils", estime une avocate
06.11.2023 - BX1 Conflit israélo-palestinien : le vice-président de la FIDH plaide pour un cessez-le-feu immédiat
À Gaza, les bombardements et l’invasion de l’armée israélienne ont causé des dizaines de milliers de victimes, majoritairement des femmes et des enfants et d’immenses dégâts matériels, rendant le territoire, sous blocus depuis 16 ans et aménagé avec peine, inhabitable. L’immense majorité des 2,3 millions d’habitant⋅es de la bande de Gaza ont été déplacé⋅es sous menace de mort et l’imposition d’un siège total du territoire s’est vite transformée en famine orchestrée. Ailleurs, dans le Territoire occupé, les ONG sur place ont observé une intensification de la colonisation et en Israël la répression du droit d’expression des Palestinien⋅nes de nationalité israélienne. La FIDH n’a eu de cesse de dénoncer une situation de plus en plus catastrophique pour les Palestinen⋅nes à Gaza et dans le reste du Territoire occupé. La fédération s’est rapidement jointe au mouvement international des ONG et des sociétés civiles et à la coalition inter-ONG françaises pour le cessez-le-feu. Le 24 octobre 2023 la FIDH s’est jointe à l’appel à une pétition internationale appelant à un cessez-le-feu immédiat soutenu par plus de 700 organisations de 70 pays, ainsi que plus d’un million individus du monde entier. Le 18 décembre, la FIDH et ses organisations membres ont participé à la journée internationale de mobilisation pour un cessez-le-feu.
Chronologie des réactions de la FIDH
11.10.2023 - Israël/Palestine : la FIDH condamne l’escalade de violence et les doubles standards
« La FIDH est profondément préoccupée par le nouveau cycle de violence faisant des milliers de victimes civiles et causant d’importantes destructions. Plus que jamais, la communauté internationale doit assumer ses responsabilités morales et juridiques pour rompre ce cycle sans fin de violence. Afin de garantir que les responsables de ces crimes odieux soient tenus responsables, le droit international doit être appliqué par toutes les parties, sans discrimination ni double standard, en reconnaissant que toutes les vies humaines sont égales. »
« La FIDH est choquée et horrifiée par les vidéos et les rapports attestant des tueries indiscriminées de civil⋅es et la destruction de masse de quartiers entiers de la bande de Gaza par Israël. La FIDH se dresse contre le transfert forcé et le déplacement des populations de la partie nord de la bande de Gaza ordonné par Israël. Alors que nous continuons d’être témoins de ces atrocités et crimes internationaux, la FIDH exprime sa solidarité avec tous⋅tes les civil⋅es touché⋅es par ce dernier cycle de violence. »
17.10.2023 - Lettre ouverte adressée à l’UE sur la situation en Palestine et Israël
« À l’approche du sommet des 27 pays de l’Union européenne prévu le 17 octobre 2023 pour définir une position commune des États membres concernant les récents événements violents en Palestine et en Israël, la FIDH exhorte les dirigeant⋅es à intervenir en faveur du droit international humanitaire et des droits humains, à mettre fin au ciblage des civil⋅es, à appeler à un cessez-le-feu immédiat et à permettre l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza. L’Union européenne a un rôle à jouer pour faire respecter le droit international, favoriser la paix et garantir la responsabilité. »
« À Gaza, un cessez-le-feu est plus urgent que jamais pour arrêter les crimes contre les civil⋅es et permettre l’acheminement de l’aide humanitaire. La Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) s’indigne des violations inadmissibles des droits humains en Israël, à Gaza et dans les Territoires palestiniens occupés. La FIDH met en garde les démocraties occidentales : leur soutien inconditionnel à l’État d’Israël et leur silence les rend complices. »
22.11.2023 - À Gaza les défenseur⋅es des droits humains sont en danger de mort
« La FIDH est extrêmement préoccupée par la sécurité des défenseur⋅es des droits humains dans la bande de Gaza. Pour la première fois de l’histoire, le personnel des organisations membres dans l’enclave est presque totalement inopérant : les violations des droits humains perpétrés actuellement ne peuvent pas être documentées, ce qui renforce le cycle de l’impunité pour les crimes internationaux. La FIDH appelle à un cessez-le-feu immédiat. »
12.12.2023 - Arrêter le génocide en cours en Palestine, l’appel de la FIDH à la communauté internationale
« La FIDH reconnaît qu’Israël mène un génocide contre le peuple palestinien. Les États et les individus qui fournissent une assistance à Israël en sont complices. Un cessez-le-feu immédiat est impératif pour sauver des vies civiles et mettre fin aux crimes qui ont lieu depuis le début de l’offensive. La Cour pénale internationale (CPI) est appelée à délivrer immédiatement des mandats d’arrêt à l’encontre des responsables israéliens des crimes internationaux commis contre les Palestinien·nes. »
Résolution du bureau international de la FIDH
Début décembre 2023, le bureau international de la FIDH, son corps politique élu composé militant⋅es et expert⋅es des droits humains, s’est réuni à Paris. Parmi les points sur lesquels le bureau s’est prononcé, l’adoption d’une résolution reconnaissant qu’un génocide est en cours contre le peuple palestinien. Cette étape fait écho aux positionnements d’une partie des organisations membres de la FIDH, notamment l’organisation palestinienne Al-HAq et l’étasunienne Center for Constitutional Rights (CCR), ayant déposé une action en justice à l’encontre du Président des États-Unis Joe Biden pour complicité dans le crime de génocide. L’article I de la convention de 1948 sur les génocide dispose que les États ont l’obligation de tout mettre en œuvre pour prévenir les génocide. L’évaluation de cette qualification s’est faite à partir des éléments matériels (destruction urbaine et environnementale massive, ciblage systématique d’infrastructures vitales, déplacements forcés et massifs de population, nombre de mort⋅es et blessé⋅es civil⋅es, blocus et famine) ainsi que par les nombreuses déclaration d’intention génocidaires par des ministres et hauts responsables israéliens.
La résolution adoptée par le bureau international est disponible ci-dessous :
Actions des organisations membres de la FIDH
18.10.23 - Parution d’un document d’information légal d’urgence par l’organisation membre étasunienne Center for Constitutionnal Rights (CCR) "Israel’s Unfolding Crime of Genocide of the Palestinian People & U.S. Failure to Prevent and Complicity in Genocide"
19.10.2023 - Lettre à Karim Khan, Procureur de la Cour pénale internationale (CPI), pour lui demander d’intervenir immédiatement, communiqué conjoint avec Al Haq, Al Mezan, la PCHR et 100 organisations de la société civile.
09.11.2023 - Dépôt d’une plainte auprès de la CPI en vertu de l’article 15 du Statut de Rome déposée par Al-Haq, Al Mezan, le Centre palestinien pour les droits huamins (PCHR), membres de la FIDH.
12.11.2023 - Publication du Rapport officiel sur les attaques de représailles israéliennes en cours sur Gaza (Période de référence, 7-28 octobre 2023) par Al Haq, Al MEzan et PCHR, membres de la FIDH.
13.11.2023 - Action en justice contre le président américain Joe Biden, le secrétaire d’Etat américain Blinken et le secrétaire d’État américain à la défense Austin pour défaut de prévention du génocide en vertu de l’article 1 de la Convention sur le génocide que les États-Unis ont adoptée en 1988 - par le CCR, Al Haq, Defense for the Children et plusieurs ressortissant⋅es palestinien⋅nes.