Trois membres de la FIDH reçoivent le prix Nobel de la paix 2022 à Oslo

10/12/2022
Impact
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Rodrigo Freitas / NTB / NTB via AFP

Paris, Oslo, 10 décembre 2022. Après une année aux difficultés sans précédent pour le mouvement des droits humains en Europe de l’Est, la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) accueille avec gratitude l’attribution du prix Nobel de la paix à trois de ses membres : Ales Bialiatski, président de Viasna (organisation bélarusse) et ancien vice-président de la FIDH, Memorial, organisation russe et le Centre pour les libertés civiles (CCL), organisation ukrainienne.

Le Prix Nobel de la Paix est l’une des plus hautes distinctions existantes pour les militant·es du monde entier. La FIDH est fière de voir le prix décerné cette année à trois de ses membres avec lesquelles elle collabore étroitement depuis des années. Ce prix récompense leur travail d’avant-garde, alertant sur les violations des droits de humains et sur la perspective d’escalade bien avant l’invasion russe à grande échelle - atténuant et documentant les crimes qui ont suivi.

« Ce prix nous honore tou·tes, il nous donne aussi un moment pour réfléchir au coût de la liberté, du droit à l’autodétermination et à la paix : pour celles et ceux récompensé⋅es aujourd’hui, cela veut souvent dire affronter avec bravoure l’exact inverse. Leur résistance est une façon de transcender ces épreuves, une façon de clamer face à celles et ceux qui tentent désespérément de les étouffer l’universalité des droits humains. »

Eléonore Morel, directrice générale de la FIDH

Le travail entre sociétés civiles par-delà les frontières est plus que jamais nécessaire face à la guerre

Forte de ses années d’expérience et des violations documentées dans des dizaines de rapports, la FIDH soutient que les crimes de guerre commis aujourd’hui en Ukraine sont au moins en partie liés aux violations des droits humains perpétrées depuis des décennies en Russie et au Bélarus. Le prix Nobel de la paix 2022 récompense avec justesse un groupe transnational de lauréat⋅es, montrant que la force vient de leur travail uni, au-delà des frontières et des démarcations imposées par les agresseur·es et les dictatures.

Pour les personnes récompensé⋅es aujourd’hui, ce travail implique un lourd tribut : Ales Bialiatski est actuellement détenu arbitrairement au Bélarus dans des conditions terribles. Memorial a été dissous en décembre 2021 sous de faux prétextes par les autorités russes, ses membres envoyé·es en exil ou en prison. Les membres de CCL vivent actuellement dans un pays en guerre, sous l’agression d’une puissance étrangère attaquant directement les infrastructures civiles vitales. Plus que jamais, leur lutte et leur persévérance sont essentielles pour faire avancer la cause des droits humains.

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