Il était quatre heures du matin au Nicaragua, le 9 février 2023, quand le régime Ortega-Murillo a fait expulser aujourd’hui, sans avertissement, 222 prisonnier⋅es politiques du pays par avion à destination de Washington (États-Unis). Toutes et tous ont été déporté⋅es et leurs droits de citoyenneté suspendus à vie, selon la lecture de la résolution faite aujourd’hui par le juge Octavio Rothschu de la Cour d’appel de Managua.
« Après plus de deux ans et demi de détention arbitraire, de procès et de condamnations caduques, nous sommes satisfait⋅es que ces personnes ne souffrent plus de conditions inhumaines »a déclaré Vilma Nuñez de Escorcia, Présidente du CENIDH.
« La déportation est un cas de figure juridique qui ne s’applique qu’aux personnes commettant un crime dans un autre pays que le leur. Le pouvoir nicaraguayen veut appeler la déportation un bannissement : c’est totalement arbitraire et interdit par les normes internationales relatives aux droits humains. »
Quelques heures seulement après la libération des prisonnier⋅es politiques, tou⋅tes condamné⋅es en vertu de la loi 1055, l’Assemblée nationale a modifié la Constitution nicaraguayenne afin de retirer la nationalité du pays aux personnes condamnées en vertu de cette loi. Il s’agit d’une utilisation répressive de la loi, caractéristique du régime Ortega-Murillo, qui entraîne la déchéance de nationalité de toutes les personnes libérées, et leur exil forcé aux États-Unis.
Malgré ces circonstances, cette nouvelle reste soulagement pour les familles et une victoire pour la population nicaraguayenne et la communauté internationale, qui n’ont pas cessé de réclamer la libération de tou⋅tes les prisonnier⋅es politiques au Nicaragua et l’arrêt de la torture. La FIDH et le CENIDH continueront à exiger la libération de tous les prisonnier⋅es politiques et à dénoncer les violations des droits humains commises par le régime.