Nicaragua : l’État inflige de graves souffrances physiques et mentales aux prisonniers politiques et aux défenseur·es

10/01/2022
Communiqué
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Genève-Paris, 10 janvier 2022 - Les conditions de détention au Nicaragua constituent des actes de torture et des traitements cruels, inhumains et dégradants, ont dénoncé l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme (FIDH-OMCT) et le Centro Nicaragüense de Derechos Humanos (CENIDH). Ces derniers se joignent aux familles de plus de 150 prisonniers politiques et défenseur·es des droits humains en renouvelant leur appel à les libérer immédiatement et sans condition et à respecter leurs droits humains.

Les familles des personnes détenues illégalement et arbitrairement depuis mai 2021, après une visite surprise en fin d’année, ont fait connaître la situation de leurs proches détenus dans des conditions de détention relevant, selon l’Observatoire et le CENIDH, d’actes de torture et de traitements cruels, inhumains et dégradants, contraires au droit international en matière de droits humains, que l’État du Nicaragua a l’obligation de respecter.

Un communiqué public envoyé par les proches fait état des dégradations physiques et du manque soins médicaux appropriés des détenu·es, notamment de José Pallais, Mauricio Díaz, Violeta Granera, Edgar Parrales, Juan Lorenzo Hollman, Roger Reyes, Lesther Alemán, et la détention en cellule disciplinaire d’Irving Larios, Miguel Mendoza, Roger Reyes, Yader Parajón, Alvaro Vargas et Michael Healy. L’isolement permanent des femmes défenseures des droits humains Tamara Dávila, Ana Margarita Vijil, Suyen Barahona et Dora María Téllez, qui sont placées à l’isolement, est particulièrement discriminatoire.

Toutes ces personnes font partie des détenu·es, dont le nombre s’élève à plus de 150, qui ont été arrêté·es dans le cadre de la répression au Nicaragua, depuis avril 2018. Par le biais d’un cadre réglementaire répressif visant à étouffer la société civile nicaraguayenne, dénoncé par l’Observatoire, depuis mai 2021, 43 défenseur·es des droits humains et opposant·es politiques se trouvent actuellement détenu·es, dont sept candidats potentiels à la présidence.

L’Observatoire et le CENIDH sont solidaires de toutes les personnes détenues pour raison politique, des défenseur·es des droits humains et de leurs familles, et demandent la libération immédiate de toutes les personnes détenues dans le cadre de la répression, et la fin de leur criminalisation. L’Observatoire et le CENIDH se joignent aux appels humanitaires des familles pour que ces personnes puissent recevoir des visites régulières de leurs proches et de leurs avocats de confiance jusqu’à ce qu’elles soient libérées, et que leurs droits fondamentaux et garanties à une procédure régulière soient respectés.

L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits humains (l’Observatoire) est un programme créé en 1997 par la FIDH et l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), dont l’objectif est d’intervenir pour prévenir ou remédier à des situations concrètes de répression des défenseurs des droits de l’Homme. La FIDH et l’OMCT sont toutes deux membres de ProtectDefenders.eu, le Mécanisme de défense des droits de l’Homme de l’Union européenne mis en œuvre par la société civile internationale.

Le Centro Nicaragüense de Derechos Humanos (CENIDH) est une organisation de promotion et de protection des droits humains. Le CENIDH a été créé en 1990 et, en décembre 2018, l’Assemblée nationale nicaraguayenne l’a arbitrairement privée de sa personnalité juridique et perquisitionné son siège et ses actifs. Le CENIDH est membre de la FIDH et de l’OMCT et malgré les intimidations et la répression dont il fait l’objet, il continue à travailler pour la défense et la promotion des droits humains au Nicaragua.

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