FIDH : le gouvernement du Nicaragua doit garantir les conditions favorisant le dialogue national et la surveillance par la CIDH

17/05/2018
Communiqué
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Paris, le 17 mai 2018 : la FIDH appelle le gouvernement du Nicaragua à permettre la mise en place et à garantir les conditions du dialogue national et la surveillance continue de la situation critique des droits de l’homme au Nicaragua par la Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH).

La journée d’hier a marqué le début du dialogue national sous la médiation de la Conférence épiscopale nicaraguayenne avec la participation des représentants du secteur privé, des universités, des ONG, du gouvernement, et du Président Daniel Ortega en personne. La journée s’est terminée avec l’intervention des étudiants faisant entendre leur voix pour obtenir des solutions concrètes à la crise sociale actuelle affectant le Nicaragua. Il est essentiel que chaque garantie soit donnée pour permettre le maintien de ce dialogue, lequel s’avère être le seul forum capable de promouvoir la confiance et la crédibilité parmi le peuple nicaraguayen.

« Nous exhortons le gouvernement du Nicaragua à ordonner et à garantir l’arrêt de toute forme de répression ou de violence perpétrée par les forces de l’ordre et les groupes gouvernementaux à l’encontre les manifestants à travers le pays. Cette première mesure servira de garantie à la mise en œuvre du dialogue national »,

a déclaré Gloria Cano, vice-présidente de la FIDH et directrice exécutive de l’Aprodeh (Pérou).

Au cours du dernier mois, la répression sévère des manifestants par les forces de l’ordre a fait plus de 45 victimes, selon le rapport du Centre nicaraguayen des droits de l’homme (CENIDH), l’organisation membre de la FIDH au Nicaragua publié le 8 mai 2018. [1]. La Croix Rouge a également rapporté que la répression avait fait plus de 400 blessés durant les 5 premiers jours des manifestations, et avait entraîné la mise en détention massive de jeunes manifestants.Ibid, p. 16.

L’une des conditions pour entamer le dialogue, approuvée par le gouvernement, était l’acceptation de la présence de la CIDH au Nicaragua. La visite du groupe de travail de la CIDH a commencé aujourd’hui avec la présence de trois de ses commissaires venus pour observer la situation des droits de l’homme sur le terrain.

« Nous saluons la décision du gouvernement de manifester son soutien à la CIDH durant sa venue, et nous espérons que ce soutien se poursuivra dans le temps, afin que la CIDH soit en mesure de surveiller régulièrement et rigoureusement la situation des droits de l’homme. Nous espérons également que l’accès au pays pourra être étendu à des représentants d’organes onusiens de défense des droits de l’homme »,

a déclaré Juan Francisco Soto, vice-président de la FIDH et directeur du CALDH (Guatemala).

En outre, la FIDH demande des garanties afin que les manifestants des protestations sociales ne soient pas incriminés, et que les responsables des violations des droits humains perpétrées durant ces manifestations soient poursuivis et jugés avec toutes les garanties d’indépendance, d’impartialité, et de diligence raisonnable, et que la participation d’observateurs internationaux au procès soit autorisée. Par ailleurs, le rôle de défenseur des droits de l’homme et de la liberté de la presse doit être garanti contre toutes formes de représailles.

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