Résurgence des combats entre l’armée et les rebelles de l’UFDD

28/11/2007
Communiqué

La FIDH et ses organisations membres, la Ligue tchadienne des droits de l’homme (LTDH) et l’Association tchadienne pour la promotion et la défense des droits de l’homme (ATPDH), sont extrêmement préoccupées par la résurgence des combats entre l’armée tchadienne et les rebelles de l’Union des forces pour le développement et la démocratie (UFDD) de Mahamat Nouri.

Les combats qui se sont déroulés le 26 novembre 2007 aux alentours d’Abéché et des camps de réfugiés soudanais à l’Est du Tchad auraient fait plusieurs dizaines de morts dans les deux parties. Ils démontrent l’ineffectivité des accords de paix signés le 25 octobre dernier à Syrte en Libye entre les rebelles et les autorités tchadiennes.

Ces combats accroissent la précarité de la situation sécuritaire à l’Est du pays déjà mise à mal par les incursions des milices soudanaises janjawids sur le territoire tchadien et les tensions inter-ethniques qui font écho aux conflits au Darfour voisin, comme l’a révélé le rapport d’une mission internationale d’enquête de la FIDH publié en octobre 2007. [1] Par ailleurs, ces combats aggravent la catastrophe humanitaire à l’Est du Tchad, rendant toujours plus difficile l’acheminement de l’aide aux 230.000 réfugiés soudanais et aux 170.000 personnes déplacées présentes dans la région.

La FIDH, la LTDH et l’ATPDH demandent

Aux parties au conflit
 D’établir immédiatement un cessez-le-feu ;
 De poursuivre leurs efforts en vue de conclure un véritable accord de paix, conforme au droit international, y inclus l’ensemble des belligérants ;

Aux gouvernements tchadien
 De faciliter le déploiement rapide de la force multidimensionnelle et de s’engager fermement dans la lutte contre l’impunité des auteurs des crimes les plus graves ;

A l’Union européenne
 De mettre en place dans les plus brefs délais au Tchad et en République centrafricaine la composante européenne de la force multidimensionnelle prévue par la Résolution 1778 (2007) du Conseil de sécurité des Nations unies, en dotant cette force des moyens humains et logistiques adéquats à la protection des populations civiles, notamment des personnes réfugiées et déplacées ;

A la communauté internationale
 De fournir dans les plus brefs délais les ressources humaines et budgétaires nécessaires à la Mission de maintien de la paix des Nations unies, la MINURCAT, pour la mise en oeuvre de son mandat, notamment son volet droits de l’Homme et État de droit, en coopération avec les organisations locales indépendantes de défense des droits de l’Homme.

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