SEN 001 / 0707 / OBS 082 - Actes d’intimidation et de harcèlement

26/07/2007
Appel urgent

L’Observatoire a été informé par la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (RADDHO) d’actes de harcèlement à l’encontre de la RADDHO.

L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, programme conjoint de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) et de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH), vous prie d’intervenir de toute urgence sur la situation suivante au Sénégal.

Description de la situation :

Selon les informations reçues, le 18 juillet 2007, lors d’une conférence de presse, organisée par le ministère de l’Intérieur, portant sur la question des migrations clandestines des Sénégalais, le ministre sénégalais de l’Intérieur a déclaré que « les organisations des droits humains telles que la RADDHO n’ont plus de raison d’être ».

Ces déclarations ont notamment fait suite à la découverte, le 11 juillet 2007, d’armes de guerre déclassées au siège de la RADDHO, par un policier en civil qui serait entré dans les locaux de l’organisation afin d’en utiliser les commodités. Selon la RADDHO, ces armes auraient été stockées dans cet endroit après l’organisation d’une campagne de sensibilisation contre les armes légères en 2004 et 2005. La RADDHO avait alors sollicité des armes auprès de l’Etat-major général des armées afin d’accompagner des séances d’animation et de sensibilisation.

A deux reprises, M. Alioune Tine, secrétaire général de la RADDHO, a été auditionné par la police à ce sujet : d’une part, le 11 juillet 2007, par la police de Dieupeul, et d’autre part, le 17 juillet 2007, par le commissaire chef de la sécurité urbaine.

Depuis lors, le siège de l’organisation est sous surveillance policière permanente.

L’Observatoire rappelle que la RADDHO fait l’objet d’actes de harcèlement récurrents en raison de ses activités en faveur des droits de l’Homme et de la démocratie au Sénégal. A cet égard, l’Observatoire rappelle que M. Tine avait été l’objet de graves menaces en novembre 2006 après avoir appelé publiquement les autorités à favoriser un climat politique propice à l’expression démocratique de tous les acteurs de la vie publique, dans le cadre du contexte pré-électoral (cf. rapport annuel 2006 de l’Observatoire).

L’Observatoire craint par conséquent que cette affaire ne soit utilisée à des fins politiques afin de décrédibiliser la RADDHO aux yeux de l’opinion publique et faire ainsi obstacle à ses activités en faveur des droits de l’Homme au Sénégal.

L’Observatoire exprime sa plus vive préoccupation au regard de ces actes de harcèlement à l’encontre de la RADDHO et prie les autorités sénégalaises de mettre un terme à toute forme d’intimidation à l’encontre de ses membres et, en général, de l’ensemble des défenseurs des droits de l’Homme dans le pays.

Actions demandées :

Merci de bien vouloir écrire aux autorités sénégalaises en leur demandant de :

i.garantir en toutes circonstances l’intégrité physique et psychologique de M. Alioune Tine et de l’ensemble des membres de la RADDHO ;

ii.mettre un terme immédiat à toute menace ou acte de harcèlement à leur encontre, ainsi qu’à l’encontre de tous les défenseurs des droits de l’Homme ;

iii.se conformer aux dispositions de la Déclaration sur les défenseurs des droits de l’Homme, adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies le 9 décembre 1998, et plus particulièrement à son article 1 qui stipule que « chacun a le droit, individuellement ou en association avec d’autres, de promouvoir la protection et la réalisation de tous les droits de l’Homme et de toutes les libertés fondamentales aux niveaux national et international » et son article 12.2, qui dispose que "l’Etat prend toutes les mesures nécessaires pour assurer que les autorités compétentes protègent toute personne, individuellement ou en association avec d’autres, de toute violence, menace, représailles, discrimination de facto ou de jure, pression ou autre action arbitraire dans le cadre de l’exercice légitime des droits visés dans la présente Déclaration" ;

iv.plus généralement, se conformer aux dispositions de la Déclaration universelle des droits de l’Homme et instruments régionaux et internationaux relatifs aux droits de l’Homme ratifiés par le Sénégal.

Adresses :

M. Abdoulaye Wade, Président de la République. Palais présidentiel, Avenue Leopold Sedar Senghor, BP 4026, Dakar, Sénégal. Tel : 221 890 90 90. Fax : 221 823 28 40 / 221 821 86 60.

Cheikh Aguibou Soumaré, Premier ministre, Cabinet du premier ministre, Bâtiment administratif BP 4029, Dakar, Sénégal. Tel : 221 889 69 13 / 849 18 02 / 889 69 69 ; Fax : 221 823 44 79.

Cheikh Tidiane Gadjo, Ministère des affaires étrangères : Place de l’indépendance, Dakar, Sénégal. Tél. : (221) 889 13 00 / 823 53 42 / 823 36 78 ; Fax : (221) 823 54 96 / 823 84 88.

Cheikh Tidiane Sy, Ministre d’Etat, Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Bâtiment Administratif BP 4030, Dakar, Sénégal. Tel : 221 849 76 28 / 849 70 00 / 823 50 24 / Fax : 221 823 27 27.

Me Ousmane Ngom, Ministre de l’Intérieur et des collectivités locales ; Pl. Washington - Bd de la République BP 4002 ; Dakar, Sénégal. Tel : 221 821 00 89 / 889 91 00 / Fax : 221 821 05 42.

Mme Mame Bassine B. Niang, Commissaire aux Droits de l’Homme et à la Promotion de la Paix. BP. 4026 Dakar, Sénégal. Tel : 00 221 880 82 05 / 849 72 52 / Fax : 00 221 821 50 11 / 821 86 60.

Ambassadeur M. Moussa Bocar Ly, Mission permanente du Sénégal auprès de l’Office des Nations Unies à Genève, 93 rue de la Servette, 1202 Genève, Suisse, Fax : +41 22 740 07 11 ; Email : mission.senegal@ties.itu.int

Ambassadeur M. Mame Balla Sy, Ambassade du Sénégal à Bruxelles, 196 avenue F.D. Roosevelt, 1050 Ixelles, Belgique, Tel : + 32 2.673.00.97, Fax : + 32 2.675.04.60

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Genève - Paris, le 23 juillet 2007

Merci de bien vouloir informer l’Observatoire de toutes actions entreprises en indiquant le code de cet appel.

L’Observatoire, programme de la FIDH et de l’OMCT, a vocation à protéger les défenseurs des droits de l’Homme victimes de violations et à leur apporter une aide aussi concrète que possible.

L’Observatoire a été lauréat 1998 du prix des Droits de l’Homme de la République Française.

Pour contacter l’Observatoire, appeler La Ligne d’Urgence : E-mail : Appeals@fidh-omct.org Tel et fax FIDH : 33 1 43 55 20 11 / 33 1 43 55 18 80 Tel et fax OMCT : + 41 22 809 49 39 / 41 22 809 49 29

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