Dès 2000, la FIDH et ses organisations membres au Tchad et au Sénégal ont soutenu la première action judiciaire engagée par des victimes contre Hissène Habré au Sénégal (où résidait l’ancien président). La justice sénégalaise a finalement débouté cette plainte pour défaut de compétence. Lors d’une mission organisée en 2001, la FIDH et Human Rights Watch ont collecté des milliers de documents constituant les archives de la sinistre police politique de Hissène Habré consolidant ainsi le dossier judiciaire contre l’ancien dictateur. Ne souhaitant pas extrader Hissène Habré en Belgique où il était inculpé pour crimes internationaux, le Sénégal s’en est remis à l’Union africaine (UA) pour la conduite à suivre.
L’intense plaidoyer de la FIDH et de ses membres auprès des instances de l’UA, d’Etats influents, mais aussi des Nations unies et de l’Union européenne a contribué à la décision de l’UA en 2006 de demander au Sénégal de juger Hissène Habré au nom de l’Afrique. Ce même plaidoyer a permis des changements constitutionnels et législatifs levant les obstacles au jugement d’Hissène Habré au Sénégal et à la mise en place des Chambres africaines extraordinaires au sein des juridictions sénégalaises pour le jugement d’Hissène Habré. La FIDH a soutenu depuis 2015 un des avocats des victimes parties civiles dans le procès.
Voir aussi : l’affaire Hissène Habré