Cambodge : La Procureure de la Cour pénale internationale exhortée à poursuivre les crimes d’accaparement de terres

LICADHO

Londres, Paris — La FIDH, Global Witness et Climate Counsel ont appris qu’une décision de la Procureure de la Cour pénale internationale (CPI) concernant les allégations de crimes contre l’humanité découlant de la frénésie d’accaparement de terres est attendue d’ici juin de cette année.

Dans une lettre envoyée aujourd’hui par la FIDH, Global Witness et Climate Counsel à Fatou Bensouda, Procureure de la CPI, les trois organisations ont exprimé leur soutien à la poursuite de l’examen par la CPI de la situation au Cambodge. La lettre a été approuvée par des organes d’experts de l’ONU, des organisations de la société civile et des avocats expérimentés du monde entier.

« Des crimes graves causés par l’accaparement de terres ont été commis en toute impunité pendant plus de deux décennies au Cambodge. La Cour pénale internationale représente la meilleure voie pour rendre justice aux milliers de victimes de ces crimes ».

Guissou Jahangiri, vice-présidente de la FIDH

« L’accaparement des terres et les crimes de masse qui y sont associés entraînent l’exploitation illégale des ressources, la persécution des populations autochtones et la destruction de l’environnement. L’affaire du Cambodge est la meilleure et la dernière chance pour la procureure de la CPI de montrer qu’elle est prête à jouer un rôle dans la lutte contre l’urgence climatique et environnementale. Freiner devant l’accaparement illégal des terres obligera les gouvernements et les entreprises à reconsidérer leurs politiques kleptocratiques » a commenté Richard J Rogers, associé fondateur de Global Diligence et directeur exécutif de Climate Counsel.

En octobre 2014, Richard J Rogers de Global Diligence LLP, avec le soutien de la FIDH et de Global Witness, a déposé une communication auprès du Procureur de la CPI alléguant que l’accaparement généralisé et systématique des terres perpétré par l’élite dirigeante cambodgienne depuis plus d’une décennie s’apparente à un crime contre l’humanité. En juillet 2015, une communication supplémentaire a fourni des preuves additionnelles et a démontré comment l’accaparement des terres avait un impact disproportionné sur les femmes.

« L’élite corrompue du Cambodge s’est enrichie en bradant le patrimoine naturel du pays à un coût paralysant pour les personnes dont le mode de vie en dépend, et pour l’environnement. Il est temps que la CPI mette fin à l’impunité qui a permis ces crimes et montre qu’elle est prête à jouer un rôle important dans la lutte contre la crise climatique ».

Patrick Alley, cofondateur de Global Witness

Pour plus d’informations :
QUESTIONS ET RÉPONSES - Crimes contre l’humanité au Cambodge de juillet 2002 à aujourd’hui

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