Liberté pour Julian Assange : exposer des violations des droits humains n’est pas un crime

FIDH

La Haute Cour de Londres doit se prononcer pour autoriser ou refuser la possibilité à Julian Assange de faire appel contre la décision de l’extrader vers les États-Unis. Il s’agit de la dernière voie de recours au Royaume-Uni pour Julian Assange. La Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) dénonce son incarcération actuelle et la menace d’extradition qui pèse sur lui comme étant contraires au droit international et une grave menace pour la liberté de la presse.

Londres, Paris, 22 février 2024. La bataille de Julian Assange contre son extradition vers les États-Unis fait rage. Le gouvernement américain s’est opposé au journaliste d’investigation lors d’audiences qui se sont déroulés les 20 et 21 février à la Haute Cour de Londres. Pendant deux jours, la Cour a entendu les arguments afin de se décider si Julian Assange pourra faire appel de la décision de l’extrader vers les États-Unis où il doit faire face à des accusations d’espionnage. À l’issue de la procédure la Cour a donné jusqu’au 4 mars 2024 à la défense pour soumettre des éléments complémentaires avant sa décision finale.

Pour Alexis Deswaef, vice-président de la FIDH, présent dans la salle d’audience lors du procès, « Quel sens peut avoir la liberté de la presse lorsque la révélation des crimes commis par des puissances étatiques est criminalisée ? Protéger les voix indépendantes en démocratie qui sont capables demander des comptes aux gouvernements est essentiel pour le respect du droit international, la défense des droits humains et la lutte contre l’impunité », avant d’ajouter : « En fin de compte, les véritables criminel·les qui devraient être poursuivi·es sont les individus qui ont ordonné et mené les graves violations des droits humains révélées par WikiLeaks. Au lieu de cela, nous assistons à une impunité totale pour les crimes internationaux commis en Irak, en Afghanistan et ailleurs ».

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Malgré les « garanties  » américaines, qui ont justifié l’annulation de la décision antérieure rejeter la demande d’extradition, la probable incarcération de Julian Assange dans une prison de haute sécurité aux États-Unis poserait un risque réel de conditions de détention pouvant s’apparenter à des mauvais traitements et à des actes de torture. En outre, en plus de la peine de 175 ans d’emprisonnement que Julian Assange risque d’encourir, la nature des chefs d’accusation que le gouvernement américain tente d’utiliser contre lui font peser le risque de la peine de mort. La peine capitale a été réclamé par des hauts responsables américains, parmi lesquels l’ancien Président des États-Unis et actuel candidat du Parti républicain aux élections présidentielles de 2024, Donald Trump.

La FIDH demande l’arrêt des poursuites contre Julian Assange pour son implication dans Wikileaks et sa libération immédiate. En plus d’avoir contribué à la révélation de graves violations des droits humains à grande échelle, la persécution judiciaire déjà subie par Assange, emprisonné à la prison HM Belmarsh à Londres depuis plus de quatre ans, constitue une violation des droits humains en soi. La décision de la Haute Cour est attendue après le 4 mars 2024, une fois que les éléments complémentaires auront été fournis par l’équipe de défense de Julian Assange.

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