Des centaines d’ONG participent à une journée d’action pour attirer l’attention sur les violations des droits humains commises par les compagnies européennes

Inacceptables dans les pays de l’Union européenne, les violations des droits de l’Homme et de l’environnement devraient l’être tout autant dans les pays en développement. C’est le message que cherche à faire passer la coalition ECCJ - European Coalition for Corporate Justice –présente dans 15 pays européens et qui compte parmi ses membres la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH), qui siège au conseil d’administration, ainsi que les affiliés nationaux d’Oxfam, Greenpeace, Amnesty International et les Amis de la Terre. En France, la coalition est représentée par le Forum citoyen pour la RSE dont sont membres le CCFD-Terre Solidaire, SHERPA, les Amis de la Terre, le Crid et Peuples Solidaires.

« De la pollution au mercure en Afrique du Sud au travail des enfants en Inde, les multinationales – y compris celles basées en Europe- continuent de bénéficier de l’absence de cadre juridique régulant leurs opérations » indique Ruth Casals, coordinatrice d’ECCJ. « Il n’existe malheureusement pas à l’heure actuelle de mécanisme judiciaire ou quasi-judiciaire au niveau international pouvant assurer que les multinationales soient tenues responsables pour les violations qu’elles commettent, ou dont elles sont complices ».

C’est la raison pour laquelle ECCJ demande à l’UE d’agir pour que :

 les multinationales européennes soient légalement responsables pour les dommages causés aux personnes et à l’environnement, au sein comme à l’extérieur de l’UE ;
 les multinationales européennes fassent preuve de transparence et publient des informations précises quant à leurs impacts sur les personnes et l’environnement ;
 les citoyens non-européens, dont les droits ont été violés par des entreprises européennes, aient accès à la justice au sein de l’UE.

Le 10 novembre commémore le 15eme anniversaire de l’exécution de Ken Saro-Wiwa, militant nigérian des droits de l’Homme, qui s’est battu contre les violations commises à l’encontre du peuple Ogoni par certaines compagnies européennes dont Shell et Total. Aloys Ligault, Chargé de plaidoyer RSE pour les Amis de la Terre France affirme « Shell et d’autres compagnies ont déversé autant de pétrole dans le delta du Niger que BP dans le Golfe du Mexique. La pollution pétrolière au Nigéria est toujours d’actualité et démontre le besoin urgent pour l’UE de tenir les compagnies européennes pour responsables de leurs impacts dans les pays du Sud ».

La Commission Européenne a affiché sa volonté d’agir enfin sur le sujet, notamment à travers une nouvelle consultation sur la question de la transparence des entreprises, la révision du Règlement Bruxelles I (qui traite de l’accès à la justice), ainsi qu’une nouvelle Communication sur la RSE sont prévues pour le printemps 2011.

« La FIDH documente depuis des années les violations commises par les entreprises et déplore l’absence de recours effectif pour les victimes1. Après plusieurs années d’absence d’initiative politique de l’UE, les décideurs européens commencent enfin à réagir pour mettre un terme à l’absence de régulation des multinationales. Nous encourageons vivement l’UE à prendre toutes les mesures nécessaires pour s’assurer que les entreprises européennes respectent les droits de l’Homme dans leurs opérations à l’étranger » affirme Souhayr Belhassen, présidente de la FIDH.

Pour en savoir davantage sur les différentes actions en Europe et pour signer la pétition de la campagne, les citoyens sont encouragés à visiter : www.des-regles-pour-les-multinationales.org

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