Une fleur pour les femmes de Kaboul

08/03/1998
Communiqué

"Kaboul est le seul endroit au monde où il est écrit noir sur blanc que les femmes n’ont pas de droits. Il est tout à fait clair qu’elles ne sont utilisées que pour faire des enfants. La Journée internationale des femmes est pour nous l’occasion d’exprimer notre solidarité avec les femmes afghanes qui ont été privées de droits que nous tenons tous pour acquis."
Emma Bonino, Commissaire européen en charge de l’aide humanitaire

Une fleur pour les femmes de Kaboul

Les femmes d’Afghanistan, en particulier celles qui vivent dans les zones occupées par les Talibans, ces étudiants fondamentalistes qui détiennent les 2/3 du territoire afghan, sont privées de leurs droits les plus élémentaires : interdiction pour elles de sortir sans voile, de travailler, d’étudier, d’accéder aux soins médicaux...

Particulièrement indigné par cette situation, le Parlement européen a décidé de placer cette année la journée internationale de la femme sous le signe des femmes afghanes, notamment en rédigeant un Appel pour les femmes de Kaboul

Parce que ces femmes symbolisent à l’extrême toutes celles qui sont maltraitées et dont les droits sont bafoués dans le monde, la FIDH a décidé de se joindre à cet appel , d’en assurer la diffusion et vous invite donc à le signer.


APPEL POUR LES FEMMES DE KABOUL

La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme qui affirme solennellement le principe de l’égalité des droits des hommes et des femmes aura 50 ans en 1998.

En Afghanistan, dans les régions contrôlées par les Talibans en particulier, les femmes afghanes de tout âge, y compris les petites filles, subissent de plein fouet un régime de ségrégation établi par la loi. Les femmes n’ont pas le droit à la parole, elles n’ont pas le droit aux mêmes soins de santé que les hommes, et elles n’ont pas non plus le droit au travail et l’accès à l’éducation. Obligées de porter en public des vêtements qui recouvrent les corps et privées de tous leurs droits fondamentaux, elles deviennent invisibles, des fantômes privés d’existence et du droit de choisir. De plus, l’accès sans discrimination à l’aide humanitaire, qui représente souvent le seul moyen de survie, leur est interdit.

Il ne s’agit ni d’un problème religieux, ni d’un problème de traditions culturelles locales. Cette situation appelle à une mobilisation de toutes celles et tous ceux qui croient dans les principes d’égalité et de liberté. Toute forme d’oppression et de discrimination contre les femmes doit cesser immédiatement. Cette réplique de l’apartheid basée sur le sexe contre les femmes doit cesser immédiatement.

C’est pourquoi, nous soussigné(e)s, demandons à l’Organisation des Nations Unies, et à toutes les Organisations Internationales :

 de ne reconnaître aucun régime en Afghanistan aussi longtemps que les discriminations inacceptables fondées sur le sexe sont imposées dans le pays ;

 de tout mettre en oeuvre pour s’assurer que l’aide humanitaire internationale soit accessible sans discrimination a toutes les femmes afghanes ;

 d’exercer toute pression directe ou indirecte pour assurer le respect de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme en Afghanistan et en particulier, d’affirmer les droits des femmes.

Les appels signés seront remis à Mary Robinson, Haut Commissaire aux droits de l’Homme des Nations Unies.

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