Oleg Sentsov, cinéaste ukrainien emprisonné en Russie, est nommé Citoyen d’Honneur de la Ville de Paris

24/09/2018
Communiqué

Aujourd’hui, le Conseil de Paris a décerné la distinction de « citoyen d’honneur de Paris » à Oleg Sentsov, cinéaste ukrainien qui purge une peine de 20 ans de prison pour s’être opposé à l’annexion de la Crimée par la Russie. En grève de la faim depuis 134 jours pour exiger la libération des 70 prisonniers politiques ukrainiens en Russie, le cinéaste est dans un état critique. La FIDH se félicite de l’attribution de cette distinction et appelle à sa libération immédiate.

Oleg Sentsov devient ainsi le 20e Citoyen d’Honneur de la Ville de Paris, une récompense emblématique pour distinguer les personnalités se battant en faveur de la démocratie, du respect des droits humains et de la liberté. Depuis 2001, seules 19 personnalités et 2 personnes morales ont reçu la Citoyenneté d’honneur de la Ville de Paris.

Arrêté par les autorités russes après l’annexion de la péninsule en mai 2014, le cinéaste ukrainien Oleg Sentsov s’est vu imposé la nationalité russe. Un déni total du droit international en la matière mais qui a permis à un tribunal militaire russe de le condamner en août 2015 à 20 ans d’emprisonnement pour « terrorisme », en violation de son droit à un procès équitable. Détenu dans une colonie pénitentiaire en Sibérie, il a entamé le 14 mai dernier la grève de la faim pour demander la libération des 70 prisonniers politiques ukrainiens injustement détenus en Russie.

« La FIDH salue la forte mobilisation de la société civile française et internationale en faveur de la libération d’Oleg Sentsov. Nous nous alarmons cependant que les autorités russes restent sourdes à ces appels malgré l’extrême dégradation de son état de santé. Nous sommes plus que jamais mobilisés pour lutter contre les détentions arbitraires à travers le monde », souligne Dimitris Christopoulos, président de la FIDH.

Aujourd’hui en Russie, de nombreuses voix dissidentes sont jugées et condamnées à des peines de prison. Parmi elles – Oyub Titiev – responsable en Tchétchénie du Centre pour les droits humains « Mémorial », membre de la FIDH, accusé sans fondement de possession de drogue. Placé en détention provisoire depuis janvier 2018, il risque jusqu’à 10 ans d’emprisonnement. La FIDH appelle à sa libération immédiate.

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