L’appel est lancé en amont d’une importante conférence internationale qui se tiendra à Bruxelles les 4 et 5 avril, au cours de laquelle le financement européen pour la reconstruction sera discuté. La coalition appelle les dirigeants européens à insister pour que le régime syrien ne reçoive pas un centime pour la reconstruction avant :
· Le début d’une transition politique inclusive avec des garanties crédibles ;
· La fin de toutes les attaques contre les civils par le régime Assad et ses alliés, et le respect du cessez-le-feu avec l’opposition ;
· La levée des sièges, l’accès humanitaire total et sans entrave ainsi que le libre passage des civils ;
· L’accès libre d’observateurs indépendants aux lieux de détention ;
· La dépénalisation effective des organisations humanitaires et de la société civile, et la reconnaissance de leur contribution nécessaire à l’avenir de la Syrie.
« Sans la promesse crédible de démocratie, et la fin des attaques contre les civils, des sièges, de la torture et de la criminalisation de la société civile et des acteurs humanitaires, il ne peut y avoir de vraie transition en Syrie. Si les dirigeants européens négligent ces conditions, ils financeront la continuation des crimes de guerre et de l’instabilité. »
Selon l’ONU, plus de 600 000 Syriens assiégés se voient refuser l’accès à l’aide humanitaire, un nombre que le projet Siege Watch (l’observatoire des sièges) estime à plus de 900 000. Plus de 90 000 Syriens sont victimes de disparition forcée ou détenus dans des prisons où la torture est monnaie courante.
« La Russie dit vouloir que la reconstruction de la Syrie se fasse avec l’argent européen, ce qui donne à l’Europe une forte position d’influence. C’est probablement la raison pour laquelle la Russie a reconnu l’existence d’une opposition modérée. Cela suggère que l’Europe dispose de leviers d’influence qui, bien utilisés, pourraient dynamiser les pourparlers de paix et favoriser une transition politique authentique et inclusive, suivie d’une reconstruction »
L’appel de la société civile est lancé six ans après que des manifestants pacifiques sont descendus dans les rues de Syrie pour réclamer plus de liberté et une réforme du système politique. Aujourd’hui malgré un cessez-le-feu nominal, les civils continuent d’être victimes chaque jour de bombardements. L’accès humanitaire s’est détérioré depuis le cessez-le-feu du 1 janvier.
« Dans la Ghouta orientale, où le régime coupe progressivement la ligne de vie à 450 000 Syriens, les patients meurent déjà du manque de médicaments, le prix de la nourriture augmente, et il y a chaque jour de nouvelles victimes d’armes conventionnelles et chimiques. Nous craignons que la Ghouta orientale soit un prochain Alep parmi tant d’autres – coupés du monde, assiégés et bombardés sous le regard du monde »