Interview d’Haitham el-Maleh, avocat syrien libéré le 8 mars

15/03/2011
Communiqué
en fr

Haitham el-Maleh, quel est votre premier sentiment suite à votre libération, après plus de 17 mois de détnetion arbitraire ?


La liberté n’a pas de prix…la liberté c’est ce qui fait vivre l’homme...s’il en est privé, il étouffe !

Cette grâce présidentielle a empêché que la situation d’injustice que je vivais n’empire, car ma condamnation était elle-même contraire à la loi et à la justice.
Donc, la grâce présidentielle dont j’ai bénéficiée, en raison de mon âge qui a dépassé les 70 ans… j’en ai maintenant 80… a empêché que la situation d’injustice que je vivais n’empire.

Je suis très content de pouvoir à nouveau gouter à la liberté.

Quelles sont les raisons qui ont pu mener à votre libération ?


Vous êtes peut-être au courant de la situation que je vivais en prison
Mais il y avait de fortes pressions internationales en faveur de ma libération...ma détention a été condamnée au niveau mondial et au niveau arabe...toutes les organisations des droits de l’homme ont condamné ma détention car j’ai été détenu en raison de mes opinions et rien d’autre.

Avez-vous un appel particulier à adresser à la communauté internationale aujourd’hui ?


Je demande à la communauté internationale d’exercer des pressions sur le régime syrien afin qu’il respecte ses engagements internationaux relatifs aux droits de l’homme... le régime syrien a signé toutes les conventions internationales, y compris la Charte arabe des droits de l’homme, adoptée par la ligue arabe en 2006.

Mais le régime syrien ne respecte malheureusement aucune convention ni aucune loi...Mon message à la communauté internationale est qu’elle doit exercer des pressions sur le régime syrien afin qu’il respecte la loi et les conventions internationales.

Allez-vous continuer votre combat en faveur des libertés fondamentales ?


Tant que je serai en vie et en bonne santé…je suis âgé aujourd’hui de 80 ans...je continuerai à faire ce que je fais depuis cinquante ans …sans jamais avoir dévié d’un iota.

Je continuerai sur cette voie...mais j’essaie de partir à l’étranger ...voilà maintenant six ans que je suis interdit de sortie ...De plus... et en violation de toutes les conventions internationales, on m’empêche de quitter le pays sans aucune décision de justice.

Je vais me rendre à l’étranger pour rencontrer des organisations des droits de l’homme... mais je reviendrai à chaque fois en Syrie car c’est mon pays et je ne le quitterai jamais.

Quel message plus général voulez-vous faire passer en guise de conclusion ?


Je veux que le monde entier nous aide afin qu’on puisse accéder à la liberté en Syrie...nous sommes en réalité...le peuple syrien tout entier vit sous le joug d’un régime despotique et totalitaire...on ne peut même pas respirer
Nous avons en ce moment des milliers de prisonniers …des prisonniers d’opinion.. vous savez.. il y a à la prison d’Adra un tout petit groupe de 12 ou 13 prisonniers d’opinion comme Kamal al-Labwani à qui il reste encore 9 ans de prison à passer… et d’autres prisonniers encore.

En réalité …dans les prisons …les autres lieux de détentions… il y a des milliers de détenus ...ils sont plus de quatre mille prisonniers d’opinion
Nous voulons que la communauté internationale ... [intervienne]… afin que les services de sécurité cessent d’entraver la liberté des citoyens et leur vie quotidienne.

Pour plus d’informations sur le cas d’Haitham El-Maleh, voir le rapport conjoint d’observation judiciaire intitulé “SYRIE : Le procès de l’avocat des droits de l’Homme Haytham Al-Maleh devant le deuxième tribunal militaire de Damas - février – juillet 2010”

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