Notre organisation, la première ONG internationale de défense des droits humains à avoir eu accès à la Bande de Gaza depuis le cessez-le-feu signé en août 2014, affirme également que les tirs aveugles de roquettes par les groupes armés Palestiniens, responsables de morts de civils, peuvent être aussi qualifiés de crimes internationaux.
« La plupart des gens que nous avons rencontrés ont vécu les précédentes attaques contre Gaza. Ils nous ont dit que l’offensive de l’été 2014 avait été la pire qu’ils n’aient jamais connue. Les bombes se sont abattues sur les hommes, les femmes et les enfants sans aucune discrimination », a déclaré Gaëlle Dusepulchre, l’une des membres de la délégation de la FIDH qui s’est rendue dans la bande de Gaza.
Le rapport a été communiqué ce matin à la Cour pénale internationale (CPI), trois jours avant l’entrée en vigueur de la ratification des Statuts de la CPI par la Palestine. À la demande de la Palestine, le procureur de la CPI a déjà lancé un examen préliminaire sur la situation à Gaza, mais la FIDH espère qu’en recevant ce rapport, la CPI s’impliquera davantage de ce dossier.
« Il est temps que la CPI passe d’un simple examen préliminaire à une véritable enquête. Le procureur doit se rendre sur le terrain pour réaliser l’ampleur des crimes commis », a déclaré Shawan Jabbarin, vice-président de la FIDH. « Nous espérons tous que la date du 1er avril marquera une étape importante dans la lutte contre l’impunité en Palestine et en Israël. Les Palestiniens attendent depuis beaucoup trop longtemps que justice leur soit rendue ! ».
Le rapport compile notamment des exemples d’attaques aveugles et indirectes contre des civils et des propriétés civiles, lancées de manière disproportionnée, ainsi que des attaques délibérées ciblant des équipements médicaux. Le rapport présente également plusieurs témoignages recueillis au cours de visites sur le terrain. L’équipe s’est rendue à Rafah, Khan, Younis, Beit Hanoun et à Gaza, ainsi qu’à Shuja’iya, où elle a dressé un bilan de la situation et rencontré des victimes de l’offensive militaire.
En plus des possibles crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis au cours de l’opération, de nombreuses situations décrites dans le rapport (ciblage de quartiers résidentiels, d’installations et de transport sanitaires et d’infrastructures vitales pour les civils) montrent que le droit humanitaire international a très probablement été bafoué.
« L’impunité n’est rien d’autre qu’une invitation à commettre d’autres crimes similaires. Face au manque de volonté du système judiciaire national, il est temps que la justice internationale agisse », a conclu Karim Lahidji, président de la FIDH.
Télécharger le rapport “Prise au piège et punie : la population civile de Gaza lors de l’opération Bordure protectrice”