Lors de sa 16e session extraordinaire, tenus en juillet 2014, la Commission africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) a adopté deux résolutions condamnant les violations persistantes de droits de l’homme commises en Égypte. Dans sa résolution 287, la CADHP a exprimé de graves préoccupations face à " la détérioration grave et rapide de la situation en matière de droits de l’homme en Égypte depuis le soulèvement de 2011, [en particulier] les détentions arbitraires, les actes de torture et de mauvais traitements dans les centres de détention, les violations des droits des défenseurs des droits humains, les violences sexuelles à l’égard des femmes, les violations du droit à la liberté d’expression, d’association et de réunion, et les condamnations à mort". La Commission appelle les autorités égyptiennes à respecter leurs obligations en matière de droits de l’homme en garantissant le droit à un procès équitable, le droit de manifestation pacifique, la liberté d’association et de réunion, en instituant un moratoire sur la peine de mort et les exécutions et en ouvrant des enquêtes et des poursuites contre les auteurs des violations des droits de l’homme. Par sa résolution 288 la Commission condamne spécifiquement "la persistance et l’ampleur des actes de violences sexuelles et autres violences basées sur le genre [...] commis sur les femmes en général et en particulier celles exerçant leur droit à la manifestation" et appelle les autorités à s’assurer que les auteurs de tels actes soient traduits et poursuivis en justice et à garantir le droit à la réparation des victimes.
Ces deux résolutions se font l’écho des préoccupations et des recommandations signalées par la FIDH dans sa lettre ouverte adressée à la Commission avant sa 16e session extraordinaire. Depuis 2011, la FIDH recueille régulièrement des informations sur les violations des droits de l’homme commises en Égypte et notamment la fréquence de la violence sexuelle et fondée sur le genre. La FIDH n’a cessé d’en appeler aux institutions et organisations de défense des droits de l’homme régionales et internationales - dont l’Union africaine et la CHDHP - à prendre des mesures appropriées pour veiller à ce que les autorités égyptiennes respectent leurs obligations en matière de droits de l’homme.