En 2020, le @dakar posera ses roues en #ArabieSaoudite, où 43 détenus ont été exécutés au premier trimestre et où les militantes des libertés sont emprisonnées et maltraitées@France2tv, média de service public, serez-vous encore partenaire ?@LaurentErichttps://t.co/COKw4ffyOA
— FIDH (@fidh_fr) 17 avril 2019
Le 15 avril, le groupe Amaury Sport Organisation (ASO) annonçait que le célèbre rallye-raid se disputerait en Arabie Saoudite à partir de 2020 et pour les cinq éditions suivantes. Cette annonce intervient six mois après le meurtre du journaliste dissident Jamal Khashoggi, et alors que la coalition saoudienne est impliquée dans une guerre au Yémen où elle est soupçonnée de crimes de guerre.
Elle intervient également après des révélations sur les mauvais traitements et actes de tortures infligés en prison (coups de fouets, chocs électriques, harcèlement sexuel) à des défenseures des droits humains emprisonnées, dont Loujain Al-Hathloul. Actuellement détenue et jugée avec neuf autres féministes, Loujain risque 20 ans de prison.
Organiser une course automobile dans ces conditions témoigne d’un mépris absolu pour les problématiques de droits humains dans le pays, et est conforme à la stratégie de relations publiques du régime, qui a multiplié ces dernières années les contrats – notamment d’armement - et dépenses somptuaires pour redorer son image et s’assurer du soutien des chancelleries occidentales.
Dans sa charte, le groupe France Télévisions estime que « La télévision de service public a vocation à constituer la référence en matière de qualité et d’innovation des programmes, de respect des droits de la personne, de pluralisme et de débat démocratique ». Il ajoute que « toute émission produite ou acquise à l’extérieur doit se conformer aux principes de cette charte ».
⚠️En 2020 le rallye @dakar se déroulera en #ArabieSaoudite !
➡️@francetvsport, @Francetele & @amaurysport, savez-vous que vous participez ainsi à la stratégie de communication du régime, visant à faire diversion ?
➡️Une réaction @SNJ_FTV ? pic.twitter.com/jjq41Y9v0Z— FIDH (@fidh_fr) 18 avril 2019
Alors que la dissidence pacifique est réduite au silence en Arabie Saoudite, que ses défenseures des droits humains sont assassinés, torturés, ou mis en prison, comment imaginer que les habituels reportages de fond diffusés sur les pays traversés par le Rallye dans les formats magazine de France Télévisions accompagnant habituellement la course, soient autre chose qu’une suite de belles images et de propos amènes sur l’histoire, la géographie et la culture du pays, à la grande joie de ses dirigeants ?
Les journalistes de France Télévisions pourront-ils continuer à faire leur travail de journalistes, investiguer, enquêter, choisir des angles incisifs en toute indépendance, alors que France Télévision sera liée par un partenariat à ASO, elle même liée contractuellement à l’État Saoudien ?
Pour toutes ces raisons, mais aussi par respect pour les femmes et les hommes emprisonnés en Arabie Saoudite, nous demandons au groupe France Télévisions de dénoncer immédiatement un partenariat indécent devenu contraire à ses principes et à sa charte.