L’Algérie devant le Comité des droits de l’Homme

Paris, Genève, le 22 octobre 2007 - Le Collectif des familles de Disparu(e)s en Algérie (CFDA) et la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) rencontreront ce jour le Comité des Droits de l’Homme des Nations Unies afin de lui faire part de leurs préoccupations et attentes en vue de l’examen final de l’Algérie. En effet, cette réunion a lieu à la veille de l’examen du 3ème rapport périodique de l’Algérie, attendu depuis 2000, par le Comité.

En juillet dernier, le CFDA, à travers son rapport alternatif présenté conjointement avec la FIDH (disponible sur internet, à l’adresse suivante : http://www.ohchr.org/english/bodies/hrc/hrcs91.htm) avait pu exposer, devant les membres du Comité des droits de l’Homme, la réalité des violations graves des droits de l’Homme commises par l’Algérie et les différents éléments faisant état du non-respect, par l’Algérie, du Pacte international sur les droits civils et politiques. A la suite de cette première phase d’examen, le Comité a rendu public les questions posées à la délégation algérienne au sujet des violations des dispositions du Pacte qui auraient été commises en Algérie. La liste de ces questions du Comité à l’Etat partie est révélatrice de la prise en compte par l’organe onusien des préoccupations exprimées par le CFDA et la FIDH.

La violation par le gouvernement algérien de ses obligations internationales affecte tout particulièrement les familles de disparu(e)s. Malgré les milliers de cas de disparitions forcées recensés par le CFDA, les autorités algériennes nient toujours aux familles de disparu(e)s leurs droits à la Vérité et à la Justice. Les familles de disparus et leurs représentants ont interpellé toutes les institutions algériennes afin d’ouvrir un dialogue franc et trouver ensemble « La solution » juste à ce dossier et pour faire la lumière sur le sort de chaque disparu. En réponse, le président a organisé un référendum sur la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Avec l’adoption de cette Charte et de ses textes d’application, les autorités algériennes pensent pouvoir clore ce dossier d’un revers de la main en octroyant une indemnisation afin de faire taire les victimes et en les obligeant à faire établir un jugement de décès sans avoir jamais vu le corps du disparu et sans connaître la Vérité sur son sort. Seules l’impunité et l’amnestie prévalent dans ces textes, comme si les années sanglantes de la dernière décennie n’avaient jamais existé.

Le CFDA réclame avec force l’établissement d’une Commission nationale pour la vérité afin que la lumière soit faite sur le sort de toutes les victimes d’« une guerre sans nom » qui a ravagé le pays pendant plus d’une décennie. Une réparation à la fois collective et individuelle doit être apportée aux victimes et à leurs familles pour que le peuple algérien puisse de nouveau vivre ensemble dans un climat de paix véritable et pérenne.

Nos associations souhaitent vivement que le Comité des droits de l’Homme des Nations Unies entende la voix des victimes du conflit armé algérien et que l’examen, qui a lieu demain au Palais Wilson, ait un impact constructif et positif sur la situation des droits de l’Homme en Algérie.

P/Le Collectif des Familles de Disparus en Algérie
Contact presse : Nassera Dutour, Porte-parole : 0033 6 13 07 29 13
ou
P/ la FIDH
Contact presse : Gaël Grilhot : +33-1 43 55 90 19

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