Comment le régime actuel a-t-il pu apparaître ? Comment la liberté d’expression a-t-elle été détruite en Russie ? Comment Poutine a-t-il pu se maintenir au pouvoir pendant tant d’années ? La dictature en Russie durera-t-elle éternellement ? La Russie contemporaine donne l’impression d’un immense gâchis, mais elle n’est pas un mystère. Memorial, au cours de ses années d’existence, a été le témoin et la victime de ce glissement. Une position qui lui permet d’apporter une réponse pertinente à ces questions, fondée sur des milliers de témoignages.
Pour répondre à ces questions, Memorial a fait appel à des journalistes, des expert·es, des miitant·es des droits humains et des représentant·es d’ONG. Elle a établi un partenariat avec plusieurs médias russes indépendants : 7x7, Khata s Krayou, Kholod, Mediazona, The Moscow Times, Nastoyachee vremia, Pskovskaya Goubernia, Republic, Takie dela, Tcherta, Viortska.
Le projet est ouvert aux contributions des médias internationaux.
« La FIDH est heureuse de soutenir ce projet, à la fois didactique, éclairant, rigoureux et intuitif, qui tente de lever le voile sur la question la plus difficile qui soit », déclare Alice Mogwe, présidente de la FIDH. « En apportant un élément de réponse, Memorial refuse le fatalisme : la Russie n’est pas destinée à n’être qu’un empire autoritaire. Tant qu’il y aura des dissident·es, il y aura de l’espoir pour ce pays. »
L’armée russe, la grande muette du crime
Le projet est développé en français, en anglais, en arabe et en russe. Des articles, des vidéos, des podcasts et des interviews sont régulièrement mis en ligne, ainsi que des posts sur les principaux réseaux sociaux. Le hashtag #30YearsBefore permet de retrouver ces contenus sur Instagram, Facebook et X (Twitter).
Un premier volet porte sur l’armée russe, qui, conflit après conflit, de la Géorgie à l’Ukraine en passant par la Tchétchénie ou la Syrie, multiplie les crimes de guerres et les exactions sur les civil·es.
Pourquoi cette spécificité russe ? Memorial propose de revenir aux origines d’une armée d’un pays en guerre permanente depuis 40 ans, dont les structures sont celles de l’armée rouge. Elle a toujours refusé tout contrôle civil sur ses institutions sans changer de doctrine depuis la seconde guerre mondiale. Les autorités russes ont réservé le même traitement à Grozny, Alep ou Marioupol. Bombarder, raser, au mépris des vies civiles. Et clamer victoire. L’héritage de l’URSS n’explique pas tout : les guerres post-soviétiques ne sont pas des événements isolés et aléatoires. Ils constituent une chaîne de crime et d’impunité.