Nombre d’observateurs sont aujourd’hui convaincus que ce scénario est une réplique du scénario bosniaque dont nul n’ignore le fatal dénouement. Depuis le début du mois de février, l’acharnement meurtrier de Milosevic sur la population albanaise a causé plus de 300 morts.
La communauté internationale ne peut se laisser davantage abuser et narguer par Milosevic qui consent à entamer un dialogue avec Ibrahim Rugova, mais dans les jours qui suivent cette première rencontre, lance l’assaut le plus violent depuis plusieurs mois et accule à la fuite des milliers de civils endeuillés. Les témoignages des réfugiés sont aussi concordants qu’accablants sur la barbarie des forces serbes, lancées désormais dans une nouvelle sale guerre.
La FIDH appelle la communauté internationale, et notamment les membres du Groupe de Contact et de l’Otan, qui doivent se réunir la semaine prochaine, à oeuvrer de toute urgence pour l’instauration de la paix et de la sécurité dans cette région. Tant que les forces de l’Otan n’y auront pas été déployées pour assurer la protection des populations civiles albanaises, prises pour cible des feux serbes, il est illusoire d’espérer quoique ce soit d’un dialogue pour une solution pacifique, dont Milosevic a transformé l’ébauche en tragique parodie.
La FIDH demande aux pays membres du Groupe de contact et de l’Union Européenne d’assurer dans les délais les plus brefs l’acheminement d’une aide humanitaire d’urgence pour les populations albanaises du Kosovo qui ont trouvé refuge dans le Nord de l’Albanie et au Monténégro.