Résolution de l’ONU sur le Bélarus : Valiantsin Stefanovic de Viasna et des défenseur·es des droits humains arrêté·es

15/07/2021
Communiqué
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Paris - Minsk. Le 14 juillet 2021, matin suivant l’adoption de la résolution de l’ONU condamnant la situation des droits humains dans le pays, les autorités bélarusses ont mené un raid de grande envergure contre les défenseur·es des droits humains. Des perquisitions ont eu lieu dans les bureaux du Centre des droits humains Viasna, du Comité Helsinki de Bélarus, de l’Association bélarusse des journalistes et dans les appartements de leurs employés. Au moins 12 militant·es des droits humains ont été arrêté·es, dont Valiantsin Stefanovic, vice-président de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) et membre du conseil d’administration de Viasna. Le président de Viasna, Ales Bialiatski, reste injoignable. La FIDH condamne les représailles contre les employé·es de Viasna et appelle à leur libération immédiate, ainsi qu’à celle des autres défenseur·es des droits humains dans le pays.

Rendez-vous Dimanche 18 juillet à la Fontaine des Innoncents, à Paris (Châtelet) "#FreeViasna Mobilisation en soutien au Bélarus démocratique". Pour plus d’informations.

C’est à 7 heures du matin ce mercredi que les forces de l’ordre bélarusses ont perquisitionné l’appartement de Valiantsin Stefanovic, vice-président de la FIDH et membre du conseil d’administration de Viasna. Selon le mandat de perquisition, Valiantsin est soupçonné d’"organisation et préparation d’actions violant l’ordre public ou participation active à de telles actions" (article 342 du code pénal) et de fraude fiscale (article 243 du code pénal). La perquisition s’est terminée à 10h30, les fonctionnaires de police ont emmené Valiantsin Stefanovic pour un interrogatoire après la perquisition, et tout son matériel a été saisi.

« La FIDH condamne avec la plus grande fermeté la détention arbitraire de Valiantsin Stefanovic, vice-président de la FIDH, notre collègue et ami. Sa persécution est, sans équivoque, liée à son travail en faveur des droits humains, notamment sa participation à la session du Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Il y a pris la parole le 5 juillet dans le cadre d’un dialogue interactif avec le rapporteur spécial de l’ONU sur le Bélarus, Anais Marin. La FIDH restera engagée sur son cas jusqu’à sa libération »

Alice Mogwe, présidente de la FIDH

Les autorités ont perquisitionné les appartements d’au moins huit autres employés de Viasna, dont Uladzimir Labkovich, avocat du Centre des droits de l’homme de Viasna, Andrei Paluda, coordinateur de la campagne de Viasna contre la peine de mort, les membres de Viasna Viktar Sazonau, Alena Laptsenak, Aleh Mackevich, Ihar Kazmerchak, Aliaksandr Dzerhachou, et une ancienne employée, Maryna Statkevich. Après les perquisitions, Andrei Paluda a été emmené pour assister à une perquisition dans l’espace Rights Territory Space dont il est le directeur, tandis que d’autres personnes semblent être détenues. Selon Viasna, son président et lauréat du prix Sakharov, Ales Bialiatski, reste injoignable.

Tout au long de la matinée, pas moins de 40 perquisitions ont été effectuées dans l’ensemble des appartements de militant·es bélarusses et dans les sièges des plus grandes organisations de défense des droits humains du pays. Parmi les personnes visées par les forces de l’ordre bélarusses ce matin figuraient le Comité Helsinki du Bélarus, l’Association bélarusse des journalistes, le journaliste et militant des droits humains Siarhei Sys, le directeur du centre de transformation juridique Lawtrend Volha Smalianka, le militant des droits humains Yauhenya Babayeva, le défenseur des droits humains de Human Constanta Kiryl Kafanau, et bien d’autres. Le 14 juillet 2021, la FIDH continue de recevoir des informations sur de nouvelles détentions et des perquisitions.

Cette vague d’arrestations font partie d’une nouvelle séquence d’attaques contre Viasna et d’autres organisations de défense des droits humains bélarusses, qui sont soumises à des actes de harcèlement continus depuis août 2020. Trois des employé·es de Viasna, parmi lesquel·les Leanid Sudalenka, Tatsiana Lasitsa et Maria (Marfa) Rabkova, font toujours l’objet d’une arrestation arbitraire.

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