Le gouvernement bélarusse doit mettre fin aux persécutions politiques visant Siarhei Kavalenka et lui fournir une assistance médicale appropriée

30/03/2012
Communiqué
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Le 24 février 2012, le tribunal du district de Pervomaïskoé de la ville de Vitebsk a condamné l’activiste de l’opposition Siarhei Kavalenka à deux ans et un mois d’emprisonnement pour s’être soustrait à une peine de liberté surveillée.

Le 14 mai 2010, le tribunal du district Oktyabrski de Vitebsk a condamné M. Kavalenka à trois ans de liberté conditionnelle surveillée. Une affaire criminelle avait été ouverte contre l’activiste après qu’il a accroché un vieux drapeau bélarusse blanc-rouge-blanc, version alternative au drapeau officiel, au sommet du principal arbre de Noël à Vitebsk, le 7 janvier 2010. Lors de son arrestation, M. Kavalenka a été sévèrement battu par des agents de la police. Il a par la suite été accusé en vertu de l’article 339.1 du Code pénal (trouble délibéré de l’ordre public) et de l’article 363.2 (actes ou menaces de violences à l’encontre d’agents des forces de l’ordre en service).

La présentation publique du drapeau et son accrochage effectués par M. Kavalenka ne peuvent en aucun cas être considérés comme des troubles de l’ordre public. Cet acte socio-politique n’exprime pas « un cynisme particulier ou un mépris flagrant envers la société » et ne se donnait pas cet objectif. Juger de nouveau M. Kavalenka, cette fois prétendument pour s’être soustrait à la mise en œuvre de sa peine, est une tentative grossière visant à continuer de persécuter pour des raisons politiques ce militant de l’opposition et de l’isoler encore davantage.

Après son arrestation, M. Kavalenka a déclaré une grève de la faim, qu’il a suivie avec quelques interruptions depuis le 19 décembre 2011. La FIDH et le Centre de défense des droits de l’homme Viasna sont particulièrement préoccupés par le fait que M. Kavalenka n’a reçu de l’assistance médicale que dans les conditions déplorables de la prison. Le 26 mars 2012, M. Kavalenka a été transféré à l’asile psychiatrique situé sur le territoire de la colonie pénitentiaire Vitba-3. Dans ce contexte, la FIDH et le Centre de défense des droits de l’homme Viasna s’inquiètent pour sa vie et redoutent qu’il puisse subir un traitement psychiatrique forcé.

La FIDH et le Centre de défense des droits de l’homme Viasna appellent le gouvernement bélarusse à libérer M. Kavalenka immédiatement et inconditionnellement, à faire cesse les persécutions politiques le visant, et à lui fournir une aide médicale d’urgence dans une institution médicale de type ouvert.

La vie et la santé de M. Kavalenka sont de l’entière responsabilité des hauts fonctionnaires du ministère bélarusse de l’Intérieur, chargé de son cas.

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