Lettre ouverte aux autorités allemandes

10/02/2005
Communiqué

A l’attention de :
M. Gerhard Schröder, Chancelier Allemand
M. Matthias Platzeck, Premier ministre du land de Brandebourg

M. le Chancelier,
M. le Premier ministre,
C’est avec inquiétude que la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et l’Association européenne des droits de l’Homme (AEDH) avaient pris connaissance de la décision du ministère de l’Education de la région du Brandebourg de retirer la question du génocide des arméniens des manuels scolaires du Land. Nous nous félicitons aujourd’hui que les autorités du Brandebourg soient revenues sur leur décision.
La FIDH et l’AEDH encouragent la décision prise par le Land de Brandebourg d’enseigner l’histoire des génocides et de la violence collective au XXème siècle dans les établissements scolaires. En ce sens, nos organisations rappellent qu’il est primordial, afin d’éviter la répétition de tels drames que cette histoire soit enseignée dans sa totalité et sans omissions spécifiques.
Le fait de ne pas mentionner le génocide arménien dans les manuels allait à l’encontre de la Résolution du parlement européen du 18 juin 1987 sur la question arménienne. La FIDH et l’AEDH rappellent également, qu’en plus de cette résolution, au sein de l’Union européenne, les parlements français, slovaque, néerlandais, suédois, italien, chypriote (grec), grec, bulgare, ainsi que le sénat belge ont officiellement reconnu le génocide arménien. Le Conseil Fédéral Suisse et la Douma de Russie en ont fait de même.
La reconnaissance de l’histoire de ce génocide, et son enseignement, par les Etats membres de l’UE, est d’une importance capitale.
En Turquie, où la question du génocide arménien de 1915-1916 est longtemps restée tabou,1 l’association turque des droits de l’Homme (IHD) a lancé, le 27 janvier 2005, une grande campagne pour l’ouverture d’un débat public sur ce thème. Cette démarche doit être soutenue. La reconnaissance de l’histoire de ce génocide et son enseignement prennent toute leur importance, dans la perspective de la décision sur l’ouverture des négociations d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne.
Plus généralement, la FIDH et l’AEDH appellent les autorités allemandes à mettre officiellement la question de la reconnaissance du génocide arménien à l’ordre du jour de leurs travaux.
En espérant que le contenu de cette lettre retiendra votre attention, veuillez agréer, Monsieur le Chancelier, Monsieur le Premier ministre, nos cordiales salutations.

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