Les dirigeants communistes vietnamiens refusent d’abolir la peine de mort en dépit de la forte pression internationale. Vingt-deux crimes du Code pénal vietnamien sont passibles de la mort, dont les crimes vagues contre la « sécurité nationale » qui sont fermement condamnés par les Nations Unies. Cette année, le Vietnam a toutefois changé sa loi sur les exécutions. Suivant le modèle chinois — comme il le fait pour la censure d’internet et la répression contre les dissidents politiques —, le Vietnam a adopté une nouvelle loi pour exécuter les condamnés non plus par peloton d’exécution mais par injection létale. Cette nouvelle loi, adoptée en juillet 2011, autorise également les familles des condamnés à récupérer le corps pour l’inhumation. Le directeur de prison à la retraite Nguyen Duc Minh justifie ainsi ce changement : « l’injection létale sera moins douloureuse et les corps des prisonniers exécutés resteront intacts, ce qui réduira la pression psychologique sur les bourreaux ». Selon les médias d’Etat, de nombreux policiers souffrent de traumatisme après avoir dû exécuter un condamné. Le Vietnam continue donc à exécuter ses citoyens. Mais à l’occasion de la Journée Mondiale contre la Peine de Mort, il peut fièrement annoncer que les exécutions seront « plus humaines ».
9ème journée mondiale contre la peine de mort : Le Vietnam affirme rendre la peine de mort "plus humaine" !
Le Vietnam exécute environ 100 personnes chaque année, la plupart pour des affaires de trafic de drogue. Cette évaluation, minimale, est celle rapportée dans les médias officiels. Le véritable chiffre ne peut être connu. Depuis 2004, lorsque le Comité Vietnam pour la Défense des Droits de l’Homme, la FIDH et d’autres ONG internationales ont fait campagne contre cette pratique inhumaine, le Vietnam a classé les statistiques sur les peines de mort et les exécutions comme « secrets d’Etat ». Des informations transpirent occasionnellement au travers des médias internationaux, comme l’Associated Press qui rapporte que trois personnes ont été condamnées à la peine capitale le 5 octobre 2011, juste cinq jours avant la Journée Mondiale contre la Peine de Mort.