La FIDH est profondément déçue du rejet par le Conseil des droits de l’homme des Nations unies avec 19 voix contre (Bolivie, Cameroun, Chine, Côte d’Ivoire, Cuba, Érythrée, Gabon, Indonésie, Kazakhstan, Mauritanie, Namibie, Népal, Pakistan, Qatar, Sénégal, Soudan, EAU, Ouzbékistan, Venezuela), 17 en faveur (Allemagne, Finlande, France, Honduras, Japon, Lituanie, Luxembourg, Tchèque, îles Marshall, Monténégro, Pays-Bas, Paraguay, Pologne, République de Corée, Somalie, Royaume-Uni, États-Unis) et 11 abstentions (Argentine, Arménie, Bénin, Brésil, Gambie, Inde, Libye, Malawi, Malaisie, Mexique, Ukraine) le projet de décision d’organiser un débat sur les violations des droits humains dans la région du Xinjiang en Chine, suite au rapport du Haut conseil aux droits de l’homme (HCDH) mettant en garde contre de possibles crimes contre l’humanité.
La FIDH regrette en particulier qu’un certain nombre d’États membres de la Conférence islamique (OCI) se soient abstenus ou aient voté contre cette initiative (Indonésie, Qatar, Kazakhstan, Pakistan, EAU, Cameroun, Ouzbékistan, Bénin, Gambie, Libye, Malaisie, Cameroun, Indonésie, Sénégal, Soudan, Côte d’Ivoire). Malgré leurs efforts pour mobiliser la communauté internationale contre l’islamophobie en Europe et dénoncer les attaques, les discours de haine et la discrimination à l’encontre des communautés musulmanes dans les pays occidentaux, leur silence ou leur réticence à prendre des mesures contre les actes de torture dans les camps d’internement et les prisons, les restrictions généralisées de la culture et de la religion ouïghoures, les éventuelles stérilisations forcées, entre autres violations graves, dépasse l’entendement.
Les crimes contre l’humanité commis par les autorités chinoises contre la communauté ouïghoure constituent une trahison à la défense de chaque communauté musulmane dans tous les pays - y compris ceux qui se sont abstenus ou ont voté contre cette décision. Il ne fait aucun doute qu’une telle politique de deux poids deux mesures remet en cause la crédibilité et l’intégrité du Conseil des droits de l’homme et de l’ensemble du système des Nations unies.