Tian’anmen, 20 après : le grand bond vers l’oubli

03/06/2009
Communiqué

Depuis lors, la société chinoise a évolué, marquée par l’ouverture
économique, la privatisation, l’esprit d’entreprise, mais aussi des
licenciements massifs, une érosion des droits sociaux et des inégalités
croissantes. Sur le plan politique, les lignes rouges à ne pas franchir sous
peine de répression sévère restent très étroites. Aujourd’hui encore, avocats,
leaders ouvriers, opposants, défenseurs des droits de l’Homme paient cher pour
avoir franchi ces lignes rouges.

Comme le souligne China Labour Bulletin, les problèmes qui avaient amené
étudiants et opposants politiques à se réunir pacifiquement sur la place
Tiananmen en 1989 restent entiers : corruption, atteintes aux libertés
d’expression et d’association, absence de démocratie. Mais il y a aujourd’hui
des millions de personnes, en Chine, qui protestent quotidiennement contre les
violations de leurs droits : victimes d’expulsions forcées, ouvriers
licenciés sans indemnités, travailleurs non payés, victimes de la corruption…
Chaque jour, des protestations sociales ont lieu dans les différentes provinces
de Chine. De nombreuses personnes se battent courageusement pour défendre les
droits de l’Homme. Nous devons les soutenir.

Aujourd’hui, nos pensées vont aux proches des victimes de Tian’anmen, dont
le nombre est inconnu à ce jour. Ces pères, mères, sœurs et frères des
personnes tuées lors de la répression sanglante de 1989 continuent de demander
vérité, justice et réparation. La FIDH joint sa voix aux leurs, et est
fermement convaincue qu’un jour ou l’autre, ce processus interviendra
nécessairement. C’est une obligation juridique et un devoir moral qui pèsent
sur les autorités chinoises à cet égard.

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