OTAN : le sommet de Chicago doit aller au-delà de la question du désengagement militaire en Afghanistan

18/05/2012
Communiqué
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Les 20 et 21 mai, plusieurs annonces seront faites au Sommet de Chicago de l’OTAN concernant la stratégie de l’OTAN en Afghanistan. Au-delà d’un accord sur le calendrier du désengagement militaire, il est essentiel que les partenaires clés de l’Afghanistan renouvellent leurs engagements en faveur de la construction d’institutions démocratiques et de la protection des droits de l’Homme dans le pays.

Dans un rapport publié aujourd’hui ( “Human rights at a crossroads : The need for a rights-centred approach to peace and reconciliation in Afghanistan” , disponible en anglais), la FIDH et Armanshahr/OPEN ASIA rappellent qu’il sera difficile d’envisager la mise en place d’une police et d’une armée à la fois autonome et efficace dans un laps de temps aussi court. En effet, l’Afghanistan n’a jamais disposé de forces de sécurité bien établies et stables. De nombreux éléments démontrent que les forces actuelles risquent de se trouver incapables de contrer l’insurrection, d’une part, de mettre un terme aux violations des droits humains dans lesquelles elles sont impliquées, d’autre part. Les nombreuses violations des droits humains et les forces antidémocratiques à l’œuvre en Afghanistan menacent le processus de paix et de réconciliation en cours dans le pays et pourraient mettre à mal le processus démocratique. Si des mesures appropriées ne sont pas mises en œuvre, ces menaces pourraient même conduire à une nouvelle guerre civile. Dans un contexte aussi fragile, la perspective du désengagement militaire de l’OTAN combiné à une présence accrue des Talibans à des postes importants et au sein d’institutions clés, rendent d’autant plus urgent la mise en œuvre de telles mesures.

Les États Membres de l’OTAN et les autres pays donateurs doivent veiller à ce que le retrait progressif des troupes internationales s’accompagne d’un engagement fort pour le renforcement des institutions démocratiques et des Forces de sécurité nationale afghanes (ANSF). L’OTAN et les autres forces militaires internationales et l’ANSF doivent aussi s’assurer que des mécanismes soient mis en place pour mettre un terme immédiat aux incidents causant des pertes civiles ainsi qu’aux violations de droits humain par les troupes internationales”, a déclaré Souhayr Belhassen, présidente de la FIDH.

Le soutien et le renforcement institutionnel de la Mission d’assistance des Nations unies en Afghanistan (MANUA), recommandés par le Haut Commissaire des Nations unies, ainsi que les conclusions et recommandations des Procédures Spéciales de l’ONU doivent être mises en œuvre. Nous considérons que le Conseil des droits de l’Homme devrait désigner un Rapporteur Spécial sur l’Afghanistan. Par ailleurs, la Commission indépendante des droits de l’Homme afghane doit recevoir tout le soutien requis, et son indépendance doit être garantie”, a ajouté Souhayr Belhassen.

Depuis 2001, les efforts insuffisants et incohérents de la communauté internationale pour des réformes juridiques et judiciaires ont conduit à un système de justice désorganisé, inefficace, corrompu et parfois même contre-productif. Les pays donateurs doivent soutenir la société civile afghane, y compris les femmes et les organisations de défense des droits humains. Ils doivent également s’assurer que l’aide au développement réponde aux besoins définis par la société civile afghane et contribue au renforcement des institutions démocratiques et de l’Etat de droit”, a déclaré Guissou Jahangiri, Directrice exécutive d’Armanshahr/OPEN ASIA.

Le rapport est disponible ici

Lire le résumé exécutif ici.

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