FIDH : Le Mexique doit juger l’ancien gouverneur de Coahuila M. Torres López pour disparition forcée, torture et assassinat, avant de l’extrader vers les États-Unis

Paris, Mexico, 7 février 2019. La FIDH, conjointement à d’autres organisations, sollicite dans l’urgence auprès du Procureur général de la nation que préalablement à son extradition vers les États-Unis, l’ancien gouverneur intérimaire de Coahuila, Jorge Juan Torres López, soit jugé au Mexique pour les délits d’assassinats, disparitions et tortures. Délits pour lesquels il a pu être impliqué comme haut fonctionnaire de cet État de la république, et qui constituent des crimes contre l’humanité. M. Torres a été placé en détention le 5 février dernier à Puerto Vallarta. Il était recherché par l’Organisation internationale de la police criminelle (Interpol) à la demande de l’Agence antidrogue américaine (la DEA) pour délits présumés de fraude, trafic de drogues et opérations illégales.

“Permitir que Torres López sea extraditado a Estados Unidos constituye una afrenta a los numerosos familiares de los centenares de desaparición forzada que ocurrieron en el 2011 en Coahuila. Ellos esperan que se haga justicia y poder acceder a la verdad sobre estos crímenes que constituyen crímenes de lesa humanidad. Resulta paradójico que Torres sea requerido en otros países y que en su propio país, México, no haya ninguna investigación en curso en su contra”, añadieron las organizaciones.>

« Le fait de permettre que M. Torres López soit extradé aux États-Unis constitue un affront envers les nombreuses familles des centaines de personnes victimes de disparition forcée au cours de l’année 2011 à Coahuila. Elles attendent que justice soit faite et de pouvoir enfin connaître la vérité concernant ces crimes qui constituent des crimes contre l’humanité. Par ailleurs, il est paradoxal que M. Torres soit activement recherché à l’étranger et qu’il ne fasse l’objet d’aucune enquête au Mexique, pays dont il est ressortissant »,

ont ajouté ces organisations.

En 2017, la FIDH, avec le soutien de plus d’une centaine d’organisations, a publié et envoyé à la Cour pénale internationale le communiqué (rapport) suivant : Mexique : Les assassinats, disparitions et tortures à Coahuila de Zaragoza constituent des crimes contre l’humanité. Il y a bien eu en cet endroit des crimes contre l’humanité perpétrés par les autorités publiques responsables de la sécurité conjointement avec le cartel des Zetas dans un contexte de collusion indéniable.

Il est à noter qu’en 2011, lorsque M. Torres fut choisi comme gouverneur intérimaire de Coahuila, il s’est produit à la même période le « massacre d’Allende », perpétré par le cartel des Zetas, au cours duquel 60 à 300 villageois furent assassinés. Selon des preuves avérées, M. Torres aurait été au courant de ce qui se préparait concernant Allende, et les Zetas pouvaient compter sur la passivité voire même la coopération des autorités.

Il faut également mentionner que sous sa gouvernance, la prison de Piedras Negras, le CERESO, a été utilisée comme centre des opérations des Zetas (de 2008 à 2012), au sein duquel les corps d’au moins 150 personnes assassinées auraient été brulés ou dissous dans des bains d’acide.
Pour tous ces faits, nous demandons au gouvernement du Mexique de ne pas extrader M. Torres aux États-Unis et d’ouvrir le plus rapidement possible une enquête sérieuse, impartiale et effective afin de le présenter devant la justice pour crimes contre l’humanité.

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