Non à la torture, non aux détentions indéfinies : journée internationale d’action pour la fermeture de Guantánamo

La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme regroupant 155 organisations membres à travers le monde, son organisation affiliée au Etats-Unis, le Center for Constitutional Rights (CCR) et Witness Against Torture, engageront demain des actions pour demander la fin de la torture et des violations des droits de l’Homme pratiquées à Guantanámo. Elles demandent également à ce que justice soit rendue aux prisonniers détenus indéfiniment à Guantánamo, en violation totale du droit américain et du droit international.

Le 11 janvier 2008 marquera six années de détention indéfinie pour presque 300 hommes dans la base navale de Guantánamo. Nous, défenseurs des droits de l’Homme de toutes les régions du monde, déclarons le 11 janvier « Journée internationale d’action pour la fermeture de Guantánamo ».

Le 11 janvier à midi, des militants des droits de l’Homme, en tenue orange et cagoule noire, représentant chaque homme détenu à Guantánamo, manifesteront devant la Cour suprême américaine, à Washington. Nos organisations appellent les neuf juges de la Cour suprême à déclarer, dans l’affaire Al Odah v. Etats-Unis et l’affaire Boumediene v. Bush, ce que le reste du monde sait déjà : que la torture et la suspension de l’Habeas Corpus, ne sont pas seulement des actes immoraux et inconstitutionnels, mais aussi des crimes dont les autorités américaines doivent être tenues pour responsables.

Malgré les appels répétés à la fermeture de Guantánamo lancés par les Nations unies, l’Union européenne, de nombreux gouvernements, des organisations de défense des droits de l’Homme, des anciens militaires américains, etc...plus de 300 hommes y sont encore détenus. Bien que nombre d’entre eux aient été innocentés, il continuent à croupir dans les geôles de la base, tout simplement parce qu’ils n’ont nulle part où aller : ils seraient en effet persécutés et torturés dans leurs pays d’origine. Malgré cela les Etats-Unis leur refusent l’asile : certains détenus innocentés ont été renvoyé de force dans des pays où l’on sait que sont commises de graves violations des droits de l’Homme.

La situation à Guantánamo a des répercussions dans toutes les régions du monde : elle instaure un précédent grave qui encourage d’autres Etats à justifier les atteintes aux droits civils et politiques et aux droits de l’Homme en général, au nom de la lutte contre le terrorisme.

Nous, défenseurs des droits de l’Homme, demandons solennellement au gouvernement des Etats-Unis de :

 mettre en accusation et juger ou bien libérer tous les détenus ;

 interdire clairement et sans équivoque la torture et toute autre forme de traitement cruel, inhumain ou dégradant, par les militaires, la CIA, les geôliers, les civils sous contrat , ou toute autre personne ;

 verser des dommages-intérêts à tous les détenus – relâchés ou actuellement en détention - et leurs familles pour violations de leurs droits fondamentaux ;

 déclarer le Military Commissions Act inconstitutionnel et restaurer l’Habeas corpus ;

 arrêter de renvoyer de force, dans leurs pays d’origine, les détenus craignant d’y être torturés ou persecutés ;

 et fermer Guantánamo, Abu Ghraib, Bagram, et toutes les autres prisons contrôlées par les Américains hors des Etats-Unis, y compris les prisons secrètes de la CIA.

Nous demandons aussi aux Etats membres de l’Union européenne d’accueillir sur leur territoire les détenus de Guantanamo innocentés et libérés, qui risquent la torture dans leur pays d’origine.

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