Répression des manifestations anti-liberales par le gouvernement de Noboa

31/01/2001
Rapport

La FIDH dénonce avec vigueur les mesures répressives prises par le Président de la République d’Equateur Gustavo Noboa Bejarano à l’encontre des mouvements de protestations indigènes et populaires intervenant dans différentes régions de l’Equateur.

Depuis le 19 janvier, les forces militaires et de police agressent violemment toutes les manifestations organisées dans le pays, et ce malgré leur caractère pacifique. De nombreux blessés et des centaines de personnes arrêtées font désormais partie des victimes de la répression accrue de l’armée sous les ordres de Gustavo Noboa Bejarano, telles que Antonio Vargas, leader indigène Président de la CONAIE, et Luis Villacis, chef d’un parti d’opposition de gauche, arrêtés le 30 janvier 2001.
La population la plus réprimée est celle des indigènes qui, particulièrement touchée par les mesures, avait été la plus massive et active dans la mobilisation. Environ 6000 membres des peuples autochtones, parmi lesquels on dénombre des femmes enceintes et des personnes âgées, se retrouvent bloqués dans des locaux sans avoir accès à l’eau, à l’électricité, aux médicaments et aux aliments.
La première année de gouvernement de Gustavo Noboa se situe dans une ambiance d’insatisfaction générale et de protestions populaires qui rejettent les dernière mesures d’ajustement ayant prévu l’augmentation des combustibles et du gaz à usage domestique, des prix des transports publics, de l’eau, de la lumière, et du téléphone, résultat de la dolarisation de l’économie. Les mobilisations dans plusieurs régions avaient été organisées à l’encontre de ces mesures néo-libérales décidées sous la pression du milieu des entrepreneurs et dans un contexte de soutien du gouvernement des Etats-Unis
La FIDH dénonce l’attitude du gouvernement de Gustavo Noboa Bejarano qui, en réprimant les manifestations et en refusant le dialogue avec les populations, constitue une véritable atteinte aux libertés fondamentales reconnues dans la Constitution équatorienne telles que la liberté de manifestation et d’expression.
La presse est également au premier rang des victimes des vagues de répression militaires. Alors qu’elle avait relaté ces événements, le gouvernement l’a appelée à l’abandon de ces " pratiques nocives et au sensationnalisme périodique ". La FIDH rappelle que l’Equateur est partie au principaux traités internationaux des droits de l’homme, et que de ce fait, il s’est engagé, non pas à se déresponsabiliser des événements, mais à respecter et garantir les droits fondamentaux de ces citoyens.

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