Cette décision est en contradiction avec les déclarations du président de l’Association médicale britannique selon lesquelles un rapport médical perd son caractère strictement confidentiel lorsqu’un verdict important en dépend. Bien que ces principes ont déjà été appliqués en Grande-Bretagne, la justice de ce pays semble aujourd’hui trouver opportun de les écarter, dès lors qu’il s’agit d’un ancien chef d’Etat.
Par conséquent, non seulement la décision de Maurice Kay rapproche Pinochet des bénéfices d’une parfaite impunité, mais elle maintient le doute concernant l’exercice d’une justice libre et équitable au Royaume-Uni.
Il est important de souligner que le Ministre de l’Intérieur, Jack Straw, a encore le pouvoir de donner aux représentants légaux des victimes l’accès aux dossiers médicaux ainsi que de permettre un second examen médical. La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme estime que M. Straw a une obligation morale à agir de la sorte. Garder sous le sceau du secret les raisons médicales invoquées pour libérer Pinochet ne peut que préserver et renforcer les doutes subsistant sur la façon dont la justice a été rendue dans cette affaire.