Le président de la FIDH, Sidiki Kaba, reçu aujourd’hui par le Président Faure Gnassingbe.

28/09/2005
Communiqué

L’audience s’est tenue deux jours après la sortie publique du rapport de la mission d’établissement des faits du Haut commissariat aux droits de l’Homme chargé de faire la lumière sur les violences et les allégations de violations des droits de l’Homme au Togo.

Ce dernier met notamment en lumière à juste titre les graves violations des droits de l’Homme commises avant, pendant, et après les élections d’avril 2005 : atteintes au droit à la vie, disparitions forcées, actes de torture, violences sexuelles, arrestations et détentions arbitraires. Selon le rapport, la responsabilité "principale" de ces violations incombe à "l’ensemble de l’appareil sécuritaire de l’Etat" - forces de securité et forces armées togolaises - "en coordination avec des partisans organisés du pouvoir politique". L’ONU avance le nombre de 400 à 500 morts depuis le début de la crise.

Le président togolais a dit à la FIDH avoir pris acte des observations et recommandations de l’ONU, tout en affirmant sa volonté d’initier un processus de réconciliation nationale.

Pourtant, ayant eu la confirmation de l’existence d’un projet de loi d’amnistie, Sidiki Kaba a expliqué qu’ "il n’est pas de réconciliation juste et durable sans que soit apportée une réponse effective au besoin de justice ; Et le droit à la justice confère à l’Etat des obligations : celle d’enquêter sur les violations, d’en poursuivre les auteurs et, si leur culpabilité est établie, de les sanctionner". Le président Faure Gnassingbe s’est engagé à examiner la situation dans son ensemble.

Revenant en outre sur les menaces et harcèlements subis par les défenseurs des droits de l’Homme au Togo comme le confirme le rapport de l’ONU, le président Faure Gnassingbe s’est dit tout d’abord satisfait de "renouer un dialogue" longtemps rompu avec les organisations internationales non gouvernementales, et a assuré à la FIDH que son organisation affiliée, la Ligue togolaise des droits de l’Homme, bénéficierait prochainement d’une reconnaissance juridique.

Sidiki Kaba a enfin exhorté les plus hautes autorités de l’Etat à mettre en oeuvre sans délai l’ensemble des recommandations émises dans le rapport de l’ONU qui reflètent les préoccupations de la FIDH exprimées à de nombreuses reprises depuis le début de la crise togolaise.

Après cette audience, le président de la FIDH a pu rencontrer les partis d’opposition. Il leur a également fait part des observations de rapport de l’ONU, notamment quant à la responsabilité des partis politiques du pouvoir et de l’opposition "tant dans la montée des tensions politiques que dans la commission d’actes de violence ayant entrainé des victimes". Les partis d’opposition ont affirmé leur volonté de continuer le combat politique dans un cadre démocratique et serein.

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