Urgence d’une forte réaction

06/02/2008
Communiqué

Lettre ouverte aux membres du Conseil de paix et de sécurité du l’Union africaine

Pendant trois jours, la capitale du Tchad, Ndjamena, a été le théâtre de violents combats à l’arme lourde entre l’armée tchadienne et les éléments de différents groupes rebelles. Le 4 février, lors d’une réunion informelle, le Conseil de paix et de sécurité a réitéré le rejet par l’UA de tout changement anticonstitutionnel et salué l’initiative de médiation prise par la République du Congo et la Libye. La FIDH sollicite une réaction plus forte du Conseil chargé du maintien de la paix, de la sécurité et de la stabilité en Afrique fondé sur le principe du respect des droits de l’Homme.

De sources humanitaires, les combats auraient faits de nombreux morts et des centaines de blessés parmi les belligérants et la population civile. Des dizaines de milliers de civils ont fui, principalement vers le Cameroun.

Par ailleurs, de sources concordantes, les forces tchadiennes de sécurité auraient arrêtées plusieurs opposants politiques accusés de connivence avec les rebelles, notamment Lol Mahamat Choua, Ngarlejy Yorongar, Ibni Oumar Mahamat Saleh, et Wadel Adbelkader Kamougué, détenus depuis dans des lieux tenus secrets. La FIDH craint pour leur intégrité physique et morale.

Il semblerait en outre que des défenseurs des droits de l’Homme, notamment les membres des organisations affiliées à la FIDH, l’Association tchadienne de promotion et de défense des droits de l’Homme et la Ligue tchadienne des droits de l’Homme, soient également inquiétés par les forces de sécurité.

La FIDH demande au Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine de convenir immédiatement d’une session extraordinaire pour :

 Réitérer sa condamnation de toute accession au pouvoir par la force, conformément à l’Acte constitutif de l’Union africaine et la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance ;
 Condamner les violations du droit international humanitaire perpétrées par les parties en conflits ;
 Exiger le respect du cessez-le-feu accepté par les rebelles le 5 février 2007 ;
 Exiger des autorités tchadiennes et des rebelles le strict respect de l’intégrité physique et morale des citoyens tchadiens, notamment des défenseurs des droits de l’Homme, conformément à la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples et à la Déclaration sur la protection des défenseurs adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies en 1998 ;
 Demander la libération immédiate des opposants politiques en l’absence de toute justification légale de leur arrestation et détention ;
 Soutenir les médiateurs de l’Union africaine dans leur action en faveur d’un règlement politique du conflit, notamment en vue d’élections législatives libres, pluralistes et démocratiques.

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