Nous soutenons l’appel du Commissaire aux droits de l’homme des Nations Unies, qui demande aux autorités d’adhérer pleinement aux principes des droits de l’homme et à leur rappeler que les manifestations pacifiques sont protégées par le droit international relatif aux droits humains. Nous appelons le gouvernement d’Eswatini à cesser immédiatement sa répression brutale contre les civils, de rétablir et de maintenir l’accès à et d’engager un dialogue inclusif avec les groupes et les politiciens pro-démocratie.
Nous appelons la communauté internationale, notamment les Nations Unies, l’Union africaine, la Communauté de développement de l’Afrique australe, et les gouvernements individuels, à exiger que le gouvernement de l’Eswatini respecte les droits de l’homme, autorise une enquête approfondie et indépendante sur les personnes qui ont autorisé les violences contre les manifestants, y compris les ordres de tirer pour tuer, et de soutenir une transition pacifique vers une forme de gouvernement démocratique.
Selon des informations en provenance d’Eswatini, depuis la fin du mois de juin, l’armée et les forces de police ont tué des dizaines de civils non armés et blessé environ un millier de personnes, notamment en tirant sans discernement sur des manifestants et en les blessant. Le gouvernement aurait emprisonné des centaines de personnes, dont de nombreux jeunes, et coupé l’accès à Internet dans tout le pays pendant plusieurs semaines, ce qu’Amnesty International qualifie de " violation flagrante des droits à la liberté d’expression et d’information ". Les rapports indiquent également que les forces de sécurité ont cherché à intimider les défenseurs des droits humains et les militants en les surveillant de manière illégale, imposé un couvre-feu et restreint les rassemblements publics et les remises de pétitions au gouvernement.
Cette crise politique causée par la violence d’État risque de créer une crise humanitaire risque de créer une crise humanitaire, car les hôpitaux peinent à traiter l’afflux de personnes blessées par les forces de sécurité. Par ailleurs, les réserves de nourriture et de carburant deviennent limitées, et les mouvements des personnes et leur capacité à de mener des activités commerciales de base est entravé.
Plus précisément, nous apportons notre soutien aux demandes des organisations de la société civile, des organisations de la société civile, des organisations politiques et des mouvements populaires d’Eswatini. Nous appelons à résoudre à long terme la crise politique actuelle par le biais d’un dialogue politique inclusif, la fin de l’interdiction totale des partis politiques, la mise en place d’une autorité de transition, d’une nouvelle Constitution démocratique et une répartition du pouvoir démocratique et multipartite.
Dans l’immédiat, nous rejoignons les défenseurs de la démocratie en Eswatini dans les demandes suivantes : cessation des violences gouvernementales, restauration et maintien des services de communication, et fourniture de l’aide humanitaire dont le pays a besoin de toute urgence :
● L’arrêt immédiat du massacre de civils et le retour de l’armée dans les
casernes ;
● Le rétablissement immédiat des services publiques tels que l’émission rapide de certificats de décès pour les personnes tuées au cours des derniers jours ;
● Des expertises médicales indépendantes obligatoires pour les autopsies effectuées sur les personnes décédées ;
● Une aide humanitaire urgente aux familles, travailleurs et citoyens affectés qui
ont besoin de produits de première nécessité tels que de la nourriture, des serviettes hygiéniques, des aliments pour bébés, etc.
● La fourniture d’un soutien financier direct pour ressusciter les petites et moyennes entreprises touchées.
● Le rétablissement complet et permanent des services Internet et de communication du pays et la garantie du droit des peuples à la liberté d’expression ;
● La mise en disponibilité urgente de vaccins pour tous et la fin des fermetures inutiles.
Alors que le gouvernement de l’Eswatini, la seule monarchie absolue qui subsiste en Afrique, viole les droits de l’homme des habitants, supprime la liberté d’expression et de réunion, et emprisonne les jeunes pour avoir réclamé un avenir meilleur, la communauté internationale ne peut rester silencieuse.
Nous appelons nos partenaires de la société civile internationale, les organes gouvernementaux régionaux et les diplomates à se joindre à nous pour amplifier le mouvement de protestation, soutenir les demandes de la population d’Eswatini et obtenir la protection des droits humains.