La force internationale doit être déployée et opérationnelle le plus rapidement possible

02/08/2007
Communiqué

La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et son organisation affiliée, Sudan Organisation Against Torture (SOAT), se félicitent de l’adoption par le Conseil de sécurité des Nations unies de la Résolution 1769 qui décide le déploiement au Soudan d’une opération hybride Nations unies / Union africaine au Darfour (MINUAD).

Il est essentiel que cette force d’intervention soit immédiatement dotée des ressources nécessaires pour remplir son mandat le plus rapidement et efficacement possible et qu’elle bénéficie de la pleine coopération du gouvernement soudanais.

La population du Darfour souffre d’attendre l’arrivée de cette force. Et, considérant les violations graves des droits de l’Homme perpétrées dans la région, la force d’intervention doit comprendre une importante composante droits de l’Homme équipée afin d’analyser, d’enquêter et de faire des rapports sur les violations des droits de l’Homme au Darfour. Cette composante doit en outre être munie de moyens adéquats pour répondre, conformément à la Résolution 1325 du Conseil de sécurité, aux besoins d’expertise concernant les crimes sexo-spécifiques.

La FIDH et SOAT saluent également la mention par le Conseil de sécurité de "la nécessité de traduire en justice les auteurs des crimes", mais restent préoccupées par l’absence de toute référence à la Cour pénale internationale (CPI) et notamment au besoin impérieux de coopération du gouvernement du Soudan avec la CPI, dans le but de respecter le droit à la justice et d’atteindre une paix durable.

Le fait que le mandat de la force d’intervention ne soit pas de désarmer les miliciens mais simplement de vérifier la présence d’armes et de matériels connexes au Darfour est également source d’inquiétude pour nos organisations.

En revanche, la FIDH et SOAT félicitent et encouragent le Conseil de sécurité dans sa volonté de soutenir toute initiative tendant à améliorer la sécurité des civils, et notamment les réfugiés et les personnes déplacées, à l’Est du Tchad et au Nord-Est de la République centrafricaine, victimes de violations graves des droits de l’Homme et du droit international humanitaire, conséquences de la régionalisation du conflit au Darfour.

Trop de temps a passé et trop de crimes ont été commis depuis les premières initiatives menant à l’adoption de cette Résolution. La population civile du Darfour ne peut attendre plus longtemps le déploiement effectif de la force internationale.

Contact presse : Karine Appy + 33 1 43 55 14 12 / + 33 1 43 55 25 18

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