La FIDH et l’OCDH exigent le respect des accords de paix

25/10/2005
Communiqué

La FIDH et son affiliée congolaise, l’Observatoire congolais des droits de l’Homme (OCDH), sont extrêmement préoccupées par les affrontements armés de ces derniers jours au sud de Brazzaville, en République du Congo.

D’après les informations reçues, le 13 octobre 2005, des affrontements ont éclaté à Bacongo, quartier sud de Brazzaville, entre les "ex-miliciens" Nsiloulous du pasteur Frédéric Bitsamou dit Ntumi, leader du Conseil national de résistance (CNR) et les Ninjas de Bernard Kolelas, ancien Premier ministre, causant la mort d’au moins 6 personnes et de nombreux blessés.

Le 17 octobre, la Force publique congolaise - gendarmes, policiers et soldats de la garde républicaine - s’est déployée dans le quartier Bacongo en vue de déloger les "Nsiloulous" qui campaient dans les zones sud de la capitale pour surveiller la résidence de leur chef Ntumi. Selon le gouvernement congolais, ces miliciens seraient à l’origine des affrontements meurtriers du 13 octobre. Craignant une reprise des hostilités [1], la population de Makelekele et de Bacongo a commencé à fuir vers le centre et le nord de la ville.

Le 17 octobre également, sur ordre du président de la République, le Commissaire permanent chargé du suivi de l’application des accords de paix de 2003 signé entre le gouvernement et le pasteur Ntumi annonçait l’ouverture d’une enquête judiciaire sur les événements du 13 octobre.
Mais, le 19 octobre, l’armée congolaise est passée à l’assaut en bombardant à l’arme lourde les positions des ex-miliciens dans les quartiers sud de Bacongo et de Makelekele.

Depuis lors, les combats ont cessé mais la panique s’est emparée de la ville. De nombreuses écoles et commerces ont été fermés, les pillages et braquages se sont multipliés dans les zones contrôlées par les soldats des forces armées congolaises.

Ces combats se sont déroulés dans le contexte du retour de Bernard Kolelas, ancien Premier ministre et fondateur de la milice Ninja dans les années 1990, en exil au Mali depuis 8 ans. Le gouvernement a, en effet, autorisé M. Kolelas à rentrer à Brazzaville pour enterrer sa femme décédée à la fin du mois de septembre. En 2000, la justice congolaise l’avait condamné à mort par contumace pour plusieurs crimes commis par sa milice durant les cinq mois de guerre civile en 1997.

Devant le risque d’une reprise des hostilités entre les Forces armées congolaises et les ex-milices Ninjas et Nsiloulous, la FIDH et l’OCDH demandent :

 L’arrêt immédiat et définitif des hostilités ;
 Le respect par les parties du droit international humanitaire, notamment la protection de la population civile ;
 Le strict respect par les parties en cause des accords de cessez-le-feu et de cessation des hostilités de 1999, réaffirmés par l’accord de paix de mars 2003 ;
 La mise en œuvre effective du programme de désarmement, démobilisation et réinsertion sociale (DDR) des ex - miliciens ;

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