Du 25 au 27 mai 2011, s’est tenue à Kinshasa, en République Démocratique du Congo, une table ronde entre les défenseurs des droits humains et les autorités publiques congolaises : en dépit des conditions politiques particulièrement difficiles entourant l’action des défenseurs en RDC, cette rencontre a pu être organisée grâce au travail et à la volonté du Groupe LOTUS, soutenu par l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme (programme conjoint de la FIDH et de l’OMCT). Cet événement a ainsi permis de réunir plus de 150 participants, notamment des représentants des autorités politiques congolaises, des services de police et des renseignements, des représentants des missions diplomatiques et des membres de la société civile nationale, appuyés par un certain nombre d’organisations internationales. La table ronde avait pour objectif d’élaborer des recommandations pour la mise en place de mécanismes spécifiques pour la protection des défenseurs et d’œuvrer à la normalisation des relations entre les défenseurs et les autorités nationales.
Un dialogue constructif a ainsi pu s’ouvrir entre ces différents acteurs, dialogue dont la nécessité n’était plus contestée un an après les assassinats des défenseurs Floribert Chebeya et Fidèle Bazana, respectivement président et membre de la Voix des sans voix (VSV). A la suite de cette rencontre historique, un projet de loi reprenant, dans ses grands principes, les dispositions de la Déclaration sur les défenseurs des droits de l’Homme de l’ONU de 1998 a été déposé devant le Parlement congolais. Toutefois, ce texte n’a, pour le moment, toujours pas été soumis au vote et n’a donc pas pu être mis en œuvre.
Ainsi, pour que cette table ronde marque réellement le début d’un dialogue productif entre les autorités et les acteurs de la société civile, le Groupe LOTUS s’est engagé dans un examen attentif des tenants et des aboutissants de cette rencontre. L’ Observatoire salue, dans ce cadre, le rapport final d’activités publié par le Groupe LOTUS en février 2012 retraçant non seulement le déroulement de l’événement mais aussi les résultats, les difficultés et les perspectives issues de la rencontre. La protection des défenseurs au niveau national ne paraît pouvoir être effectivement mise en œuvre qu’au prix d’un soutien inconditionnel de la part des acteurs étatiques. De surcroît, ce sont en général ces acteurs qui se rendent responsables des plus graves violations des droits des défenseurs à travers le monde. C’est donc naturellement par l’ouverture d’un dialogue entre les autorités étatiques et la société civile que tend à s’améliorer la situation des défenseurs des droits de l’Homme. De par son caractère particulièrement exhaustif et pédagogique, le rapport publié par le Groupe LOTUS vient rappeler aux autorités congolaises que le dialogue doit encore être renforcé tant qu’un nombre conséquent de progrès n’ont pas été réalisés.
Le Groupe LOTUS avec le soutien de la FIDH et de l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme organise en juillet 2012, une deuxième table-ronde de suivi dans un format similaire. La FIDH renouvelle son soutien aux initiatives du Groupe LOTUS et appelle les organisations et autorités d’autres pays où les défenseurs des droits de l’Homme font face à des conditions de travail particulièrement difficiles à envisager l’opportunité de la conduite de rencontres similaires.
Communiqué de presse de mai 2011 relatif à la table ronde :
http://www.fidh.org/IMG/article_PDF/article_a9716.pdf