Maintien en détention d’Amadou Haya Sanogo : à quand la reprise du procès ?

26/01/2018
Communiqué

Bamako, Paris, le 26 Janvier 2018 - La chambre d’accusation de la Cour d’appel de Bamako a rejeté, ce matin, la demande de mise en liberté conditionnelle introduite par Amadou Haya Sanogo et ses co-accusés dans l’affaire dite des « Bérets rouges disparus », à l’exception de deux d’entre eux. Nous saluons cette décision qui contribue au bon exercice de la justice, mais il est désormais urgent que le procès puisse reprendre, plus d’un an après son renvoi.

Poursuivis pour « enlèvement de personnes, assassinat et complicité », Amadou Haya Sanogo et la plupart de ses co-accusés ont vu leur demande de liberté une nouvelle fois rejetée. Compte tenu de la gravité des faits qui leur sont reprochés, de la qualité des prévenus et des menaces et intimidations qu’ont subies les victimes lors du procès à Sikasso, cette décision contribue à garantir des conditions satisfaisantes pour la suite de la procédure et la reprise attendue du procès.

Toutefois, la chambre d’accusation a levé le contrôle judiciaire de Dahirou Dembélé, ex chef d’état major des armés et a accordé une liberté provisoire pour des raisons de santé à monsieur Yamoussa Camara, ministre de la défense et des anciens combattants au moment des faits en 2012. A la différence des autres prévenus, tous deux ne sont poursuivis que pour leur complicité présumée. Toutes les mesures devront être prises pour garantir leur comparution au procès.

"Ce maintien en détention est une bonne nouvelle, mais les victimes et nos associations constituées parties civiles ne peuvent comprendre les raisons qui retardent la reprise du procès. Cette reprise est attendue par l’ensemble des parties, car en plus de répondre à l’attente des victimes, elle permettrait aussi de juger les accusés dans un délai raisonnable."

Me Moctar Mariko, avocat des victimes et président de l’AMDH

Le 8 décembre 2016, le procès ouvert à Sikasso avait été renvoyé à la première session d’assises de 2017 pour permettre la reprise des tests ADN. Nos organisations demandent aux autorités judiciaires et politiques, qui avaient annoncé un délai de trois mois, de garantir la reprise du procès au plus vite.

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