En marge de la Conférence régionale des Nations unies sur la lutte contre l’impunité, la justice et les droits de l’Homme en Afrique de l’Ouest qui s’est tenue à Bamako du 2 au 5 décembre 2011, le président Amadou Toumani TOURÉ a reçu, le 4 décembre, Me Sidiki KABA, président d’Honneur de la FIDH, Moctar MARIKO et Amadou Boucar TEKETE, respectivement président et secrétaire-général de l’AMDH, Me Brahima KONE, président de l’UIDH, Me Assane Dioma NDIAYE, président de la Ligue sénégalaise des droits de l’Homme et chargé de mission de la FIDH et le professeur Mabassa FALL, représentant de la FIDH auprès de l’Union Africaine.
Au cours de ce rendez-vous, axé sur la situation sécuritaire, sociale et des droits de l’Homme de la bande sahélo-saharienne, sur la lutte contre l’impunité et l’avancée de normes régionales et internationales en Afrique et au Mali, le président Amadou Toumani TOURÉ a réitéré son engagement à organiser des élections libres et transparentes, et a réitéré sa volonté de progresser vers l’abolition de la peine de mort au Mali et de contribuer activement à la lutte contre l’impunité des auteurs de violations des droits de l’Homme tant au Mali qu’en Afrique.
« Nous encourageons les États africains à promouvoir les droits de l’Homme et la protection de leurs concitoyens comme le Mali l’a fait en facilitant l’accès à la Cour africaine des droits de l’Homme et des Peuples ou encore en poursuivant les mercenaires qui sont allés se battre en Libye » a déclaré Me Sidiki KABA, président d’Honneur de la FIDH à l’issue de la rencontre. « L’organisation de l’élection présidentielle, l’abolition de la peine de mort ou le respect des droits de l’Homme dans la lutte légitime contre le terrorisme sont des défis que le président Amadou Toumani TOURÉ nous a confirmé vouloir relever » a-t-il ajouté.
« Le parlement, qui a été saisi par le gouvernement d’un projet de loi sur l’abolition de la peine de mort doit maintenant pleinement jouer son rôle et inscrire le Mali dans la mouvance majoritaire, tant en Afrique de l’Ouest que dans le monde, des pays ayant abolit dans leur droit cette peine inhumaine, dégradante et inutile » a déclaré Moctar MARIKO, président de l’Association malienne des droits de l’Homme (AMDH).
« Nos organisations demeureront vigilantes dans l’accompagnement du Mali vers de telles évolutions qui constituent des signaux forts pour la consolidation de l’État de droit au Mali et en Afrique » a précisé Me Brahima KONE, président de l’Union interafricaine des droits de l’Homme (UIDH), « C’est d’ailleurs le cas du nouveau code de la famille dont il faudra, à l’avenir, revoir les points qui ne sont pas en harmonie avec les instruments juridiques nationaux et internationaux » a-t-il ajouté (voir le communiqué de la Campagne l’Afrique pour les droits des femmes).
La Conférence régionale des Nations unies à Bamako a d’ailleurs établi les mêmes constats concernant le rôle central que constituent la lutte contre l’impunité, l’établissement de justices indépendantes et l’action des droits de l’Homme et des défenseurs des droits de l’Homme dans le renforcement de l’État de droit et de la gouvernance en Afrique de l’Ouest.
« Nous avons souligné que l’Afrique de l’Ouest avait, par l’intermédiaire du Sénégal, un rôle majeur et immédiat à jouer dans la lutte contre l’impunité et pour la justice en Afrique : en jugeant Hissène Habré ou en l’extradant vers la Belgique » a déclaré Me Assane Dioma NDIAYE, président de la Ligue sénégalaise des droits de l’Homme et avocat des victimes d’Hissène Habré au Sénégal.