Négociations de Dar Es Salam : Il faut mettre un terme a 9 ans de guerre civile au Burundi

07/08/2002
Communiqué

Alors qu’hier soir, le gouvernement burundais et des groupes rebelles hutus se sont rencontrés en Tanzanie (Dar Es Salam) afin d’initier des négociations sur un cessez-le feu, la FIDH appelle les protagonistes à joindre leur efforts pour mettre enfin un terme à neuf ans de guerre au Burundi.

Depuis le début du mois de juillet 2002, les combats font de nouveau rage dans le pays entre l’armée burundaise et les rebelles, y compris dans la capitale, Bujumbura. Des attaques meurtrières au mortier et avec des roquettes dans des zones d’habitation ont été menées, en violation grave du droit international humanitaire. Des mines anti-char ont été placées sur des axes routiers à l’intérieur du pays et des combats ont lieu sur la quasi totalité du territoire. Entre 40.000 à 50.000 personnes seraient déplacées depuis la reprise des affrontements.

Tout en saluant la mise en place des institutions transitoires prévues par l’Accord d’Arusha, la FIDH et son organisation membre au Burundi, la Ligue burundaise des droits de l’Homme (ITEKA), rappelaient récemment le devoir pour les protagonistes de passer d’un accord politique à un accord de paix (cf.communiqué du 29 avril 2002).

Les négociations intervenues en Afrique du sud cette année sur le cessez-le-feu entre le gouvernement et les différentes factions rebelles n’ont abouti à aucun résultat concret. Par ailleurs, l’application partielle de l’Accord d’Arusha a décrédibilisé ses promoteurs et accru les tensions dans le pays. Les échéances politiques s’en trouvent menacées, notamment l’alternance politique prévue au terme de la première période de transition.
La FIDH appelle tous les protagonistes du conflit à participer aux négociations qui viennent de s’ouvrir en Tanzanie et à consacrer leurs efforts à l’arrêt des violences, dans un esprit de compromis. Il s’agit aujourd’hui d’arrêter immédiatement les affrontements pour permettre l’accès humanitaire aux populations déplacées et, à terme, l’application intégrale de l’Accord d’Arusha.

La communauté internationale doit également apporter son soutien le plus ferme aux négociations de Dar Es Salam et maintenir la pression politique et diplomatique sur l’ensemble des belligérants burundais afin que ceux-ci s’engagent concrètement à faire aboutir le processus de paix.

Enfin, la FIDH appelle le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies à se prononcer sur la demande formulée par le Gouvernement burundais de transition, de mise en place par le Conseil de Sécurité d’une Commission d’enquête judiciaire internationale sur le génocide, les crimes de guerre et autres crimes contre l’humanité. Cette Commission d’enquête judiciaire, prévue par l’Accord d’Arusha, aura pour mission d’enquêter et d’établir des faits couvrant la période allant de l’indépendance à la date de la signature de l’Accord, de les qualifier, d’établir les responsabilités et de soumettre son rapport au Conseil de Sécurité. La FIDH pense que la création de cette Commission est une étape importante afin de rendre effectivement justice aux victimes.

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