Le Protocole adopté en 2003 à Maputo au Mozambique et entré en vigueur en 2005, a été ratifié par la majorité des États africains qui se sont engagés à « éliminer toutes formes de discrimination à l’égard des femmes et (à) assurer la protection des droits de la femme ». Si nous nous félicitons de la décision de l’Ouganda et du Kenya de devenir, en 2010, parties au Protocole, nous déplorons qu’à ce jour 24 États n’aient toujours pas ratifié cet instrument [1].
Ce texte extrêmement important, à l’instar de la Convention des Nations unies sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (Convention CEDAW) ratifiée par la quasi totalité des États africains, offre un cadre juridique de référence pour assurer le respect des droits humains des femmes : élimination des discriminations et des pratiques néfastes ; droit à la vie et à l’intégrité physique ; égalité des droits en matière civile et familiale ; accès à la justice ; droit de participation au processus politique ; protection dans les conflits armés ; droits économiques et protection sociale ; droit à la santé et à la sécurité alimentaire, etc.
Lancée le 8 mars 2009 par la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH), en coopération avec cinq organisations régionales africaines [2], la campagne « L’Afrique pour les droits des femmes » est soutenue par de nombreuses personnalités, telles les prix Nobel de la paix Mgr Desmond Tutu et Shirin Ebadi, les prix Nobel de littérature, Wole Soyinka et Nadine Gordimer, par les artistes Angélique Kidjo, Tiken Jah Fakoly et Youssou N’Dour ou encore par Mme Soyata Maiga, Rapporteure spéciale de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples sur les droits des femmes en Afrique.
Toutes les organisations et personnalités signataires de la campagne appellent les gouvernements africains à saisir l’occasion de la 100ème Journée internationale des femmes pour ratifier le Protocole à la Charte africaine relatif aux droits de la femme en Afrique et affirmer leurs engagements en faveur des droits des femmes dans leurs pays notamment en mettant en œuvre les recommandations formulées dans le Cahier d’exigences de la campagne [3] . Nous appelons par ailleurs les États d’ores et déjà parties à ce Protocole à respecter leurs engagements en prenant toutes les mesures permettant la mise en œuvre effective de ses dispositions, en particulier en abrogeant les lois discriminatoires encore en vigueur.