Fondatrice et directrice de Ditshwanelo, le Centre pour les droits humains du Botswana, elle a milité pendant des années pour les droits humains au Botswana et dans les pays voisins de l’Afrique australe avant d’être élue présidente de la FIDH en 2019, lors du 40e congrès de l’organisation.
Composée de 188 organisations membres, situées sur les cinq continents, la FIDH est dirigée par une présidente, secondée par un bureau international composé de cinq secrétaires généraux et de 15 vice-président⋅es. Voix de ses organisations membres, la FIDH agit partout dans le monde en suivant le principe d’universalité : les mêmes droits, partout, pour tous et toutes.
La FIDH célèbre son centenaire cette année, un centenaire marqué par de grands combats, tels la rédaction de la Déclaration universelle des droits de l’homme en 1948 et la création de la Cour pénale internationale (CPI) en 2000, mais aussi d’innombrables missions d’observation, d’enquête et de soutien.
Le premier mandat d’Alice Mogwe a été marqué par de graves crises dans le monde. Pour Mme Mogwe, « La défense des droits humains a été mise à l’épreuve par plusieurs événements catastrophiques : la pandémie mondiale de Covid-19 et les guerres à grande échelle en Ukraine, en Syrie et au Yémen, des coups d’État et de trop nombreuses remises en cause des principes démocratiques. » Toutefois, note Mme Mogwe, « la FIDH a réussi à faire face à ces crises et, grâce à son action concertée avec ses membres, à obtenir des victoires significatives face aux durcissements des régimes autoritaires. 302 défenseur·es des droits ont par exemple été libéré·es grâce à nos actions. »
Le nouveau bureau international est composé de :
– cinq secrétaires généraux·ales : Gloria Cano Legua (Asociacion Pro Derechos Humanos, Pérou), Kaari Mattila (Finnish League for Human Rights, Finlande), Drissa Traore (Mouvement ivoirien des droits humains, Côte d’Ivoire), Adilur Rahman Khan (Odhikar, Bangladesh) et Mazen Darwish (Syrian Center for Media and Freedom of Expression, Syrie) ;
– et de 15 vice président·es : Lucia Guadalupe Chavez Vergas (Comision Mexicana de Defensa y Promocion de los Derechos Humanos, Mexique), Alexis Deswaef (Ligue des droits humains, Belgique), Diana Alzeer (Al Haq, Palestine), Glaucia Marinho (Justiça Global, Brésil), Reyhan Yalcindag Baydemir (Insan Haklari Dernegi (IHD) / Ankara, Turquie), Fatia Maulidiyanti (Kontras, Indonésie), Guissou Jahangiri (Armanshahr/ Open Asia, Afghanistan), Valiantsin Stefanovic (Viasna, Bélarus), Alide Bouangui (Observatoire congolais des droits de l’Homme, Congo-Brazzaville), Reinaldo Vallalba Vargas (Corporación Colectivo de Abogados José Alvear Restrepo, Colombie), Abdillahi Ali Zakaria (Ligue Djiboutienne des Droits Humains, Djibouti), Maryse Artiguelong (Ligue des Droits de l’Homme, France), Jean-Claude Katende (Association africaine des droits de l’Homme, République démocratique du Congo), Oleksandra Matviichuk (Center for Civil Liberties, Ukraine) et Aissa Rahmoune (Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de l’Homme, Algérie).
Mme Mogwe souligne que ce nouveau mandat doit être placé sous le signe de l’espoir : « De nouveaux défis apparaissent, notamment le défi climatique et la justice environnementale. Et alors que nombre de nos camarades sont aujourd’hui incarcéré·es injustement, nous affirmons notre volonté de nous battre pour préserver nos droits en acquérir de nouveaux. Le monde peut sembler parfois désespérant, mais agir est encore le meilleur moyen d’espérer ».