La Commission réaffirme son rôle de protection des droits de l’Homme en Afrique en adoptant 5 résolutions

Paris, 29 juin 2004 - Après 3 sessions sans résolutions, la Commission africaine fait enfin entendre sa position sur les violations des droits de l’Homme en Afrique, notamment concernant la région du Darfour, la Côte d’Ivoire et le Nigeria.

La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) était présente en mai 2004 à Banjul pour la 35ème session de la Commission avec des représentants de ses ligues membres au Soudan, au Niger, au Nigeria, en Côte d’Ivoire, au Burundi, en Mauritanie, au Burkina Faso, en Algérie, au Mali, en Ouganda et au Sénégal. A cette occasion, les organisations membres de la FIDH au Soudan et au Niger ont soumis aux commissaires leur rapport alternatif sur la situation des droits de l’Homme dans leurs pays.

La mobilisation de la FIDH et de la Soudanese Organisation Against Torture (SOAT), son partenaire local, a été particulièrement utile alors que l’État soudanais, lors de sa présentation devant la Commission, a fait l’impasse sur le drame en cours dans la région du Darfour. Cette campagne d’information de la FIDH et de la SOAT a certainement contribué à ce que la Commission adopte finalement une résolution sur le Darfour et y mandate une mission d’enquête.

Outre la situation au Soudan, la FIDH avait insisté auprès des commissaires sur les graves violations des droits de l’Homme perpétrées en Côte d’Ivoire et au Nigeria. Ainsi, la FIDH se félicite des résolutions adoptées sur ces pays qui reprennent ses préoccupations et celles de ses ligues. Compte tenu de l’urgence de ces situations, la FIDH et ses ligues espèrent que les missions d’enquêtes prévues interviendront dans les meilleurs délais et demandent que soit garantis aux experts mandatés par la Commission un libre accès à la société civile, notamment aux ONG indépendantes de défense des droits de l’Homme, et que leurs rapports soient rendus public et largement diffusés.

La FIDH soutient également les efforts de la Commission pour lutter en faveur des droits de femmes et des enfants. L’adoption d’une résolution appelant les Etats membres à ratifier les instruments déjà existants [1] et les encourageants à ratifier le Protocole de la Charte africaine sur les droits des femmes en Afrique ainsi que d’intégrer l’ensemble de ces dispositions dans leur droit national est un signe encourageant. De même, la création d’un Rapporteur spécial sur les réfugiés et personnes déplacées en Afrique en lieu et place du Point focal apparaît nécessaire tant se phénomène s’amplifie en même temps que les conflits africains se développent.

La FIDH est particulièrement satisfaite de la création d’un mécanisme permanent de protection des défenseurs des droits de l’Homme par la désignation d’une Rapporteuse spéciale en la personne de la Commissaire Jaina Johm. Cette demande répétée de la FIDH, notamment dans le cadre de son programme conjoint avec l’Organisation mondiale contre la Torture (OMCT), l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, avait déjà trouvé un écho favorable par la mise en place à la dernière session de la Commission à Banjul d’un point focal sur les défenseurs des droits de l’Homme. La FIDH assure de son soutien la Rapporteuse spéciale dans l’accomplissement de son mandat et appelle l’Union africaine et les pays membres à lui accorder les ressources, l’assistance et les appuis nécessaires à la mise en oeuvre effective de son mandat.

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