Pour la FIDH, ce processus de réformes doit impérativement permettre à l’UA d’accroître sa capacité à prévenir et à mettre un terme aux situations de conflits et de crises. Pour gagner en efficacité et en crédibilité, l’UA doit anticiper et s’adapter aux enjeux sécuritaires qui prévalent sur le continent et obtenir des impacts concrets et mesurables de son action : elle doit répondre aux défis engendrés par le terrorisme et l’extrémisme violent, s’impliquer davantage dans la résolution des conflits et crises qui sévissent en particulier dans plusieurs pays d’Afrique de l’Est et Afrique centrale (République démocratique du Congo, République centrafricaine, Cameroun, Burundi, Soudan, Soudan du Sud), et poser des actes visant à prévenir la détérioration de contextes politiques fragiles (comme par exemple au Togo ou au Zimbabwe).
Sur ces situations, porteuses de violations souvent graves des droits humains, l’UA doit pouvoir prendre des mesures d’urgence pour garantir la protection des populations civiles. Elle doit pouvoir mettre en place des plans de contingence lui permettant d’intervenir rapidement et efficacement dans le cas où une situation venait à se dégrader ; continuer à renforcer sa coordination et coopération avec les Nations unies et autres acteurs impliqués dans la prévention et la résolution des conflits et crises ; condamner publiquement et systématiquement la perpétration de crimes graves ; exhorter les autorités concernées à poursuivre et juger les responsables au travers d’enquêtes indépendantes et impartiales ; soutenir, en l’absence de capacité ou volonté des juridictions nationales de mener de telles enquêtes, l’activation de mécanismes judiciaires hybrides ou internationaux ; revoir ses modalités de prises de sanctions contre les pourvoyeurs de la violence, y compris à travers l’adoption de sanctions individuelles.