Burundi : l’UE prolonge d’un an les sanctions, jusqu’au 31 décembre 2021

30/10/2020
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Le 29 octobre 2020, le Conseil de l’Union européenne a prolongé d’une année le régime de sanctions contre les responsables burundais de la violente répression dans le pays, orchestrée par le gouvernement depuis 2015. Quatre personnes continueront à faire l’objet de mesures restrictives jusqu’en octobre 2021, pour leurs actions portant atteinte à la démocratie ou faisant obstacle à la recherche d’une solution politique à la crise au Burundi, ou pour leur implication dans des violations de la législation internationale des droits humains ou du droit international humanitaire.

Malgré l’accession au pouvoir d’Evariste Ndayishimiye en juin dernier, la crise politique du pays est loin d’être résolue et les restrictions de l’espace démocratique sont toujours en place. Les actions des autorités restent dans la lignée de la politique meurtrière de l’ancien président Nkurunziza. Des violations généralisées des droits humains continuent d’être commises dans tout le pays, notamment par la milice Imbonerakure du parti au pouvoir. Plusieurs défenseur·es des droits humains sont toujours détenu·es arbitrairement, par exemple Germain Rukuki, Nestor Nibitanga et les quatre journalistes de l’IWACU. Pendant ce temps, aucune mesure n’a été prise par le gouvernement pour traduire en justice les auteurs de violations, notamment ceux visés par les sanctions de l’Union européenne, renforçant ainsi un climat d’impunité qui favorise la répétition des crimes.

Les personnes visées par les sanctions de l’Union européenne occupent toujours des postes d’influence au sein de l’appareil d’État, ainsi que d’autres individus qui ont joué des rôles clés dans la répression sans précédent qui s’est abattue sur le pays en 2015. Leur nomination à des postes clés au sein du nouveau gouvernement est très préoccupante, car cela leur permet non seulement de continuer à planifier et à commettre des violations, mais montre également que le nouveau président n’a aucune intention d’opérer un changement fondamental dans la politique sécuritaire mortifère portée par son prédécesseur.

La décision du Conseil de l’Union européenne de prolonger le régime de sanctions est intervenue peu de temps après l’adoption par le Conseil des droits humains des Nations unies d’une résolution renouvelant pour une année supplémentaire le mandat de sa Commission d’enquête sur le Burundi.

La FIDH et son organisation membre au Burundi, la Ligue ITEKA, ont mené un important travail de plaidoyer auprès de l’Union européenne et de l’ONU sur la situation des droits humains dans le pays au cours des dernières années. Récemment, nos organisations ont organisé en ligne une série de réunions de plaidoyer avec les États membres de l’Union européenne, les exhortant à prolonger le régime de sanctions de l’Union européenne pour une année supplémentaire et à soutenir le renouvellement de la Commission d’enquête à l’ONU.

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