« "Les droits humains avant tout" était l’un des principaux slogans de l’Euromaïdan. Les rassemblements et les manifestations ayant connu la plus grande affluence portaient sur la défense des droits humains : les gens descendaient dans la rue pour protester contre le passage à tabac des étudiants et l’utilisation des tribunaux et du Parquet en tant qu’instruments de la répression politique », a déclaré Oleksandra Matviichuk, directrice du CGS. « Le nouveau Parlement a la responsabilité de mettre en œuvre cette exigence du peuple. Il doit également entreprendre le plus rapidement possible les réformes du système d’application de la loi, du système judiciaire et de la justice pénale », a-t-elle ajouté.
« Le nouveau gouvernement de l’Ukraine doit répondre à des normes élevées de bonne gouvernance et pleinement incorporer la société civile aux réformes », a souligné Tolekan Ismaïlova, vice-présidente de la FIDH.
Depuis le 7 février 2014 et les événements révolutionnaires du Maïdan, le gouvernement provisoire était dirigé par Arséni Iatseniouk. Dans un contexte marqué par l’instabilité dans l’est de l’Ukraine, le gouvernement provisoire a éprouvé des difficultés à mettre en œuvre les réformes globales indispensables au pays. Mais plusieurs mesures positives ont tout de même pu être adoptées. L’Ukraine a notamment demandé à la CPI d’enquêter sur les crimes commis dans le pays entre novembre 2013 et le 24 février 2014.
« Le nouveau gouvernement doit s’engager à lutter contre l’impunité. Pour cela, il convient de demander à la CPI d’élargir sa juridiction pour y inclure les crimes commis en Ukraine après le 24 février 2014 », a déclaré Karim Lahidji, président de la FIDH. « Le gouvernement a l’obligation de garantir la protection des droits de la population civile, qui s’est retrouvée au cœur du conflit opposant les militaires ukrainiens à des groupes armés pro-russes en Ukraine orientale », a-t-il ajouté.
Le nouveau président du pays, Petro Porochenko, a été élu à ce poste le 25 mai 2014 et est entré en fonctions le 7 juin 2014. Peu après son investiture, il a annoncé la tenue d’élections législatives anticipées visant à garantir la formation d’un gouvernement représentatif.
La FIDH et le CCL notent que les élections n’ont pas été tenues dans plusieurs circonscriptions, notamment dans dix circonscriptions de Crimée.