Universalisons les droits des femmes > Note de position de la FIDH : Beijing + 10 Quel Bilan ?

Paris, le 7 mars 2005 - Cette année, la journée internationale de la femme coïncide avec le dixième anniversaire de la Conférence Mondiale des Nations Unies sur les Femmes, réunie à Beijing en septembre 1995, qui voulait marquer un nouveau départ en réaffirmant, malgré de nombreuses résistances, l’universalité et l’indivisibilité des droits des femmes. Elle avait aussi pour ambition de donner un nouvel élan à la mobilisation « prioritaire » de la communauté internationale sur cette question.

L’heure est donc au bilan (Cf Note de position de la FIDH : Beijing + 10 Quel Bilan). Si quelques avancées peuvent être constatées, comme la reconnaissance de la féminisation de la pauvreté et des violations des droits des femmes, l’incrimination des crimes sexuels dans le statut de la Cour pénale internationale et l’entrée en vigueur du protocole additionnel à la CEDAW (Convention des Nations unies pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes), la mise en oeuvre effective de l’égalité des droits est loin d’être garantie en droit et dans les faits.

A cet égard, le niveau de mise en oeuvre de la CEDAW est particulièrement déficitaire. 52 Etats maintiennent des réserves à la convention, soit près d’un tiers des Etats parties, parmi lesquels beaucoup de ceux qui se singularisent par des violations flagrantes des droits des femmes. Quant à de nombreux nouveaux adhérents (Algérie, Bahraïn, Koweit, Liban, Pakistan, Arabie Saoudite), ils ont tous émis des réserves allant pour la plupart jusqu’à vider la Convention de son sens. Le niveau d’intégration de la Convention dans les droits internes reste très partiel. En outre, en dépit des ratifications, nombre de législations discriminatoires persistent. Aussi, la ratification de la CEDAW peut être qualifiée, pour beaucoup d’Etats, d’hypocrisie qui masque en réalité le maintien de politiques ouvertement discriminatoires au nom de pseudo spécificités culturelles.

Aujourd’hui, malheureusement, des tentatives de recul ne sont pas à exclure : dès l’ouverture de la conférence internationale « Beijing plus 10 », on a pu constater l’offensive des Etats les plus réactionnaires, auxquels se sont joints les Etats-Unis, pour tenter de remettre en cause les acquis des conférences précédentes en matière de droit à l’interruption volontaire de grossesse.

Aussi, plus que jamais la vigilance et la mobilisation pour l’universalité des droits des femmes s’impose. C’est pourquoi, à l’occasion du 8 mars, la FIDH lance de concert avec ses ligues membres dans plus de 100 pays une campagne internationale en faveur de la ratification de la CEDAW, de la levée des réserves posées à la CEDAW et l’intégration de celle-ci dans les droits internes.

Contexte :

La FIDH participe à cette Conférence Mondiale à New York où elle y est représentée par Amal Basha, présidente du Sisters Arab Forum, ONG membre de la FIDH au Yemen. La FIDH a présenté à cette occasion une note de position (lien internet) et s’est jointe notamment aux campagnes internationales suivantes :

 campagne en faveur de la création d’un rapporteur spécial sur les lois discriminatoires à l’égard des femmes, lancée conjointement par Equality now (Egalité maintenant) et Amnesty International.
http://www.equalitynow.org/english/wan/beijing10/rapporteur_en.html
 campagne en faveur de la mise en oeuvre des engagements de Beijing, lancée à l’initiative de la ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté, regroupant plusieurs centaines d’ONG signataires.
http://www.peacewomen.org/un/Beijing10%20/SignOnLetterB10.html

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