L’ONU exhorte le Sénégal à réouvrir le dossier Hissène Habré

19/05/2006
Communiqué

La FIDH se félicite vivement de la décision prise ce jour par le Comité des Nations unies contre la torture estimant que le Sénégal avait failli à son obligation en tant qu’Etat partie à la Convention de 1984 contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains et dégradants de traduire en justice Hissène Habré ou de répondre positivement à la demande d’extradition formulée par la Belgique où plusieurs plaintes ont été déposées contre l’ex président tchadien notamment pour crimes contre l’humanité et actes de torture.

Répondant à la saisine de victimes d’Hissène Habré, le Comité contre la torture a non seulement demandé à l’Etat sénégalais de « remplir ses obligations » et de l’informer dans les « 90 jours » des mesures prises à cet effet, mais il a en outre appelé le Sénégal à procéder aux amendements législatifs nécessaires pour connaître des faits de torture commis par un étranger en dehors du territoire.

Cette décision se réfère à la déclaration d’incompétence de la Cour d’appel de Dakar sur la demande d’extradition, le 25 Novembre 2005, et la décision subséquente du gouvernement sénégalais de demander à l’Union africaine « d’indiquer la juridiction compétente pour juger l’affaire Hissène Habré ».

La FIDH exhorte le Sénégal à se conformer immédiatement à la décision prise par le Comité contre la torture, « gardien » de la Convention de 1984 et demande au Comité d’Eminents Juristes mis en place en janvier à Khartoum à l’occasion du Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine pour trouver une issue judiciaire au dossier Hissène Habré, de prendre dûment en compte l’injonction du Comité contre la torture.

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